Petit Beurre : la star nantaise des biscuits au défi de la production locale

Produit phare de la célèbre biscuiterie nantaise LU, le Petit Beurre affirme son ancrage local. Mais la recette ancestrale a-t-elle survécu aux innovations de l’industrie agroalimentaire ? Enquête dans la galaxie du biscuit le plus populaire de France.

Une composition présentant un biscuit Petit beurre au premier plan. Derrière, on aperçoit la tour LU de Nantes, ainsi que les ingrédients qui entrent dans la composition du biscuit (blé, beurre, oeuf et sucre)
Illustration : Pierre Leibovici

« Qu’on se figure un biscuit de forme carrée, longue, aux bords découpés en festons arrondis, qui croque sous la dent sans s’émietter, qui fond dans la bouche en y laissant un goût exquis sans être trop prononcé » Vous l’avez ? C’est en ces mots que Louis Lefèvre‐Utile, fils du fondateur de la biscuiterie nantaise LU, décrit son Petit Beurre qu’il crée en 1886. Un biscuit « vraiment français, vraiment breton, avec une pointe de sucre, un nuage de lait, un doigt de ce beurre succulent qui a valu à nos départements armoricains une renommée universelle ».

Cette popularité en France et à l’étranger, le Petit beurre la doit pourtant… aux Britanniques. Car il tire en fait son inspiration des biscuits secs anglais en vogue à la fin du XIXe siècle, vendus dans la boutique familiale des Lefèvre‐Utile de la rue Boileau. Lorsqu’il prend la succession de ses parents, en 1883, Louis en vient à se dire qu’il vaudrait mieux fabriquer ce type de biscuit à domicile. LU, installé deux ans plus tard dans une ancienne filature le long de la Loire, met un point d’honneur à favoriser la production locale quand c’est possible, quitte à être plus cher que la concurrence.

Le lait et le beurre employés par l’entreprise arrivent alors de Bretagne, quand le sel provient principalement des bords de l’Atlantique. La farine est issue autant que possible de blé produit dans la région et moulu dans les Grands Moulins de la Loire. Le sucre, en revanche, est de canne. À deux pas de l’ancien port négrier de Nantes, LU s’approvisionnait encore dans les colonies françaises des Antilles. Ces ingrédients embaument les quartiers environnants de l’usine nantaise et réveillent les estomacs lorsqu’ils sont cuits dans les fours. En 1897, douze ans après le passage au …

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Publié le

Temps de lecture : 7 minutes

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Par Mathilde Doiezie