Près de six heures de débats, une salle comble, un rapport ministériel en partie caviardé et un procureur qui refuse de prononcer un réquisitoire… C’est peu dire que le procès qui a opposé, mardi 30 septembre, deux étudiants du campus lillois de l’École nationale des Arts et Métiers (Ensam) à leur directrice et au directeur général de l’Ensam, est une affaire hors norme. Catherine Davy et Laurent Champaney étaient assignés en citation directe au tribunal correctionnel de Lille par les deux étudiants qui les accusent de violences aggravées et de harcèlement scolaire en milieu universitaire.
Citation directe ? Ce mode de saisine accélérée signifie que ce sont les parties civiles, autrement dit les plaignants, et non un procureur, qui ont amené cette plainte au tribunal. L’affaire n’a donc jamais été instruite ni fait l’objet d’une enquête policière complète, ce qui a fortement impacté la clarté des débats. Nous y reviendrons…
Comme Mediacités l’a déjà raconté, tout part de la soirée du 11 novembre 2024, et du rassemblement non autorisé organisé dans l’une des cours de l’école, le jour de la fête d’intégration. Sarah G., alors élève en première année, affirme avoir été victime de violence de la part de la directrice, venue exiger l’évacuation des lieux, accompagnée de ses deux chiens.
Deux versions opposées des « violences »
« Elle m’a attrapé par le cou. J’ai continué à sentir la pression de ses mains pendant cinq bonnes minutes …