Avec « La Fabrique », Mediacités vous ouvre les portes de sa rédaction

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L'équipe du journal Mediacités, le 11 mars 2019 à Paris.

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Par Pierre Leibovici

Mediacités inaugure « La Fabrique », un nouvel espace pour vous raconter les coulisses de notre média. Explications par Pierre Leibovici, qui vient de rejoindre l'équipe en tant que responsable de la mobilisation des lecteurs de Mediacités.

On l’imagine secret, isolé, un peu bourru même. Ses proches, comme ses collègues, ne savent pas toujours ce qu’il fait. Le jour, il échange via des messageries sécurisées, il égrène les rendez‐vous avec des « sources » et parcourt des documents frappés du sceau « confidentiel ». Le soir, il travaille parfois jusqu’à tard. Toujours seul, face à son écran. Et, à voir ses cernes le lendemain, on suppose que ses enquêtes doivent aussi occuper une partie de ses nuits.

Cette figure du journaliste d’investigation un brin fantasmée, je ne l’ai retrouvée qu’à moitié en arrivant à Mediacités, il y a quelques semaines. Dans cette équipe, on n’a pas l’habitude de s’épancher sur les enquêtes en cours, ni sur ses méthodes de travail. « Discrétion oblige ! », m’explique Jacques, le directeur de la rédaction. C’est aussi une affaire de concurrence. Quoi de pire, pour un journaliste d’investigation, que de voir « son » scoop ébruité et publié par le confrère d’un autre canard ?

Cette histoire, c’est celle que nous allons vous raconter sur ce nouvel espace, « La Fabrique »

Pourtant, ce « devoir de réserve » mis à part, je me rends compte assez vite que Mediacités est une aventure que chacun, ici, a envie de raconter. Imaginer un média en partant d’une page blanche, c’est une chose. Quitter son poste dans une grande rédaction – la plupart des cofondateurs de Mediacités sont des anciens de L’Express – et se démener pour créer un média viable, c’en est une autre.

Cette histoire, mélange de folie, de belles réussites, mais aussi de frustrations et de contraintes, c’est celle que nous allons vous raconter dans « La Fabrique », ce nouvel espace que nous sommes très heureux d’inaugurer aujourd’hui.

« Dites‐nous de quoi vous vivez ! »

Le contexte, vous le connaissez. Des journalistes accusés d’être « déconnectés » du terrain, des rédactions nationales pour qui l’investigation ne se pratique pas ou peu en dehors de Paris, un public qui ne comprend pas pourquoi certains sujets « futiles » s’affichent à la « Une » des médias, et j’en passe. Sans doute un peu utopistes, nous sommes convaincus qu’en expliquant précisément comment ils travaillent, les journalistes regagneront la confiance de leurs lecteurs. Et par‐là même prouveront l’importance de soutenir les médias indépendants.

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Lors d’un séminaire début mars 2019, l’équipe de Mediacités dessine les contours de « La Fabrique ». Photo : Joseph Melin

D’ailleurs, nous ne sommes pas les seuls à le penser. « Tout le monde a mieux envie de connaître vos journalistes » ; « Expliquez mieux votre démarche » ; « J’ai envie de savoir à quoi vous ressemblez » : ces mots, ce sont ceux de nos lecteurs les plus fidèles, nos abonnés. Depuis début janvier, j’ai pu rencontrer une trentaine d’entre eux, à Lille, Nantes, Lyon, Toulouse et même à Paris – car oui, Mediacités a des abonnés parisiens ! Leurs avis étaient unanimes : nous devons vous en dire plus sur nous et notre détermination à faire vivre un journalisme d’investigation indépendant en région.

« Indépendant » : le mot est affiché comme un mantra par nombre de sites d’information et de journaux locaux. Mais est‐on indépendant lorsqu’on vit majoritairement grâce à des revenus tirés d’une activité publicitaire ou événementielle ? Et lorsqu’on entretient des relations privilégiées avec certains pouvoirs locaux ? Ou que la majeure partie du capital de l’entreprise est dans les mains de grands industriels ? Avec « La Fabrique », nous entendons expliquer comment nous avons construit l’indépendance de Mediacités et ce qu’elle signifie pour un média local.

« La Fabrique » n’est qu’un début

« Et pourquoi ne pas dire que vous payez bien vos pigistes ? », me questionne une abonnée nantaise, rencontrée en janvier. « Dîtes‐nous de quoi vous vivez ! », lance une autre lectrice qui vit à Lyon. Dont acte : « La Fabrique » sera aussi le lieu pour vous présenter en détail nos finances et vous expliquer combien nous dépensons pour produire une enquête, par exemple. Parce que derrière les rouages de Mediacités, on ne trouve pas que les journalistes, tous les membres de l’équipe s’exprimeront ici. De Manola, qui s’occupe de la gestion de Mediacités, à Kevin, notre responsable marketing, en passant par Hadrien, notre responsable web.

Le mieux dans tout ça ? C’est que « La Fabrique » n’est qu’un début. Une initiative, qui sera suivie de nombreuses autres pour tisser un nouveau lien avec vous, lecteurs. Mais j’attends un peu avant de vous en dire plus car on me souffle que deux nouveaux articles de « La Fabrique » sont déjà prêts à être publiés. Pas si isolés et secrets finalement ces journalistes d’investigation, quand il s’agit de raconter les coulisses de leur métier.

Pour toute suggestion ou remarque sur « La Fabrique » de Mediacités, écrivez‐moi à l’adresse : pleibovici@mediacites.fr

  • J’essaie modestement de vous suivre dès que possible, de vous mieux vous connaitre et d’attendre patemment d’arriver vers nous à Marseille Aix en Pce ou ailleurs dans notre département des Bdr.. dont vous savez certainement qu’il grouille « d’affaires » d’affairistes de tous bords. Faites moi signe dès que vous vous intéressez par exemple à la ville d’Aix et les 3 mandatures de sa mairesse qui en proie aux affauires veut entamer un4è mansat ou laisser sa fille Sénatrice à sa place. Après que le père ancien maire ait connu la justice lui aussi.

  • Bonjour,
    Tout d’abord, sincèrement, bravo pour cette initiative. Votre tâche est rude car c’est bien connu, tous les journalistes sont des vendus et donc des menteurs ( comme les « politiques », les patrons de grandes entreprises, et maintenant aussi les scientifiques : cf. attaques contre l’ANSES etc.…) En outre , sur internet, on trouve maintenant gratuitement des informations ( sans guère se préoccuper de leurs pertinences ), alors pourquoi payer ! voir la chute drastique des adhésions des associations lois 1901.
    A cet égard, administrateur d’une association d’Intérêt Général, je l’ai fait reconnaître comme telle avec rescrit fiscal. Ceci permet aux administrateurs et aux personnes mandatées par le CA d’abandonner des frais divers, surtout de déplacement, sous forme de dons, donc réduction d’IRPP des 2/3 des frais. Mais aussi l’adhésion, le parrainage, permettent cette même possibilité qui, d’expérience, limite la chute des adhésions, en facilite de nouvelles, et fait mieux admettre des augmentations du montant du coût des adhésions. Un montage fiscal serait à envisager qui ne doit cependant bien sûr pas apparaître comme une évasion fiscale.
    Votre thème favori, à la mode Médiapart et Canard enchaîné , consiste à stigmatiser des comportements. Pour quelle raison ne vous autorisez‐vous pas plus à dénoncer des « y a qu’à faut qu’on  » ? Par exemple, actuellement, le thème de la fiscalité consiste à exiger plus d’argent sans se préoccuper du financement, ou à en proposer des aberrantes du point de vue apport pécuniaire : » faut supprimer le sénat « par exemple. Vous pourriez par exemple comparer avec ce qui se fait dans d’autres pays, stigmatiser le comportement de populistes ( du style augmenter 50 % du SMIC ), etc… Dans le même sens pour ce qui concerne le réchauffement climatique avec les énergies dites renouvelables. Je n’essaie pas de « vendre » à un membre éminent de vos journalistes qui porte le même nom que le mien et à qui j’ai transmis des études en la matière, mais à titre d’exemple pour étayer mon propos.
    Mais le but principal de ce message consiste à vous dire, continuez, bon courage, bravo.….…et j’aviserai le cas échéant de faire un don ou participer à une augmentation de capital, étant sûr de recevoir des dividendes somptueux sous peu. Eh oui, bien que âgé, je rêve encore