Violette Spillebout a découvert, à ses dépens, l’intensité des répercussions politiques de l’affaire Bétharram, dans laquelle François Bayrou est empêtré depuis quatre mois. Le premier ministre et le responsable de son groupe, celui du MoDem, à l’Assemblée nationale ont tous les deux exercé des pressions sur la députée du Nord, pourtant membre de leur même camp politique, à la veille de la rédaction du rapport parlementaire final sur ce dossier sensible.
Corapporteuse de la commission d’enquête parlementaire déclenchée après les révélations de Mediapart, Violette Spillebout, membre du groupe Ensemble pour la République (EPR) de l’ancien premier ministre Gabriel Attal, a formé pendant plusieurs semaines un duo aussi inattendu qu’efficace avec le député du Val‑d’Oise Paul Vannier, représentant de La France insoumise (LFI).
Ce positionnement a déplu dans les rangs du « bloc central » – dans un premier temps réfractaire à la création de la commission d’enquête –, mais surtout à Matignon, les investigations des parlementaires ayant confirmé que le premier ministre a menti à plusieurs reprises devant la représentation nationale.
Entraver sa candidature pour le Beffroi
Auditionné le 14 mai, François Bayrou a publiquement dénoncé une « instrumentalisation » politique dans le travail de la commission, ciblant particulièrement Paul Vannier. Au même moment, son entourage a aussi violemment attaqué plusieurs des lanceurs d’alerte de l’affaire, ou même des victimes qui n’allaient pas dans son sens.
Mais le premier ministre et ses partisans ne se sont pas contentés de ces mises en cause publiques. Ils ont aussi manœuvré en coulisses pour …