Abstention : « les gens n’ont pas voté parce que leur situation n’a pas changé»

A Nantes, au second tour des élections municipales à Nantes, l’abstention a atteint 85% dans certains bureaux de vote des quartiers populaires, tels Nantes nord ou les Dervallières. Rarement moins de 75%. Au delà du contexte sanitaire, ces chiffres témoignent surtout d’un profond malaise social et politique.

Djilalli – DervallieresOK
Dans le quartier des Dervallières, où l’abstention atteint des niveaux jamais vus, Djillali est allé voter. / Photo : Samira Houari

Route de la Chapelle-sur-Erdre, un quartier piqué de barres HLM, de petites résidences et de constructions ambitieuses en chantier. Sur ses abords, quelques commerces se tiennent en rang serré. À Nantes nord, appelé aussi Mosaïque, le taux d'abstention a atteint dimanche des niveaux « jamais vus ». Dans le numéro 663, celui de l’école maternelle Chauvinières, un peu plus de 120 électeurs se sont déplacés. Ils sont 841 à être inscrits sur les listes électorales… Au final, l’abstention atteint 85,85%. Massif. Entre deux coups de ciseaux, Rania, coiffeuse, avance une explication : « en pleine épidémie de Covid-19, c'était trop risqué ». Son client, un septuagénaire, opine : « les gens n'ont plus le même moral. Certaines personnes âgées ont considéré que les jeux étaient déjà faits et que ce n'était pas la peine de se déplacer dans les bureaux de vote ».

L'abstention au second tour des élections municipales : des records dans les quartiers populaires

 

Sur le même trottoir, l'épicerie ouverte 7/7 est quasi déserte en ce début d'après-midi. « Ca, fait longtemps que je ne vote plus, lâche désabusé le commerçant. On est délaissé ». Le regard tourné vers la rue, ce trentenaire poursuit, en disposant sur le comptoir des sachets de bonbons acidulés : « Si les jeunes ne votent pas, c'est parce que leur priorité est l'emploi et que, franchement, la politique ce ne sont que des promesses non tenues». Au même instant, un client entre. Lui a voté... sur le fil. « J'avais presque oublié ! ».

Pour autant, son idée est faite : dans ce quartier populaire, où 43,4% des habitants vivent sous le . . .

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Publié le

Temps de lecture : 3 minutes

Par Samira Houari