Fillon et les girouettes nordistes

Revue de presse du 4 au 10 mars : quatre infos sur la région lilloise repérées par Mediacités.

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Perte record pour le LOSC

Publiés la semaine dernière, les comptes du club nordiste pour la saison 2015–2016 affichent un déficit de 18,1 millions d’euros. Soit la perte la plus importante de toute la présidence de Michel Seydoux, relève France 3 dans un article très fouillé. C’est aussi la plus grosse perte de tous les clubs de Ligue 1, note pour sa part Les Echos. Et ce alors que les comptes de l’élite du foot français sont globalement repassés dans le vert.

Il apparaît en fait que Gérard Lopez a racheté un club au bord du gouffre, plombé par une dette financière de 56 millions d’euros. Pour autant, le LOSC n’a pas été désendetté. « Je rachète les dettes de M. Seydoux et je deviens créancier du club », a expliqué le nouveau propriétaire à France 3.

Comme la plupart des clubs français, Lille fait face à un déficit d’exploitation structurel et mise sur la vente de joueurs pour le combler. Le problème, c’est que les recettes courantes sont soit en chute libre comme la billetterie (-34% l’année dernière), soit trop faibles (comme le sponsoring) ou quasi inexistantes (à peine 300 000 euros pour le merchandising, par exmple). Plus inquiétant, les piètres performances des Dogues vont réduire la manne des droits TV l’année prochaine. Même si le club échappe à la relégation…

Abstention : le cas Roubaix

Pour illustrer une enquête du Cevipof sur les 5 millions d’abstentionnistes français et comment il peuvent faire basculer l’élection présidentielle, Le Monde se penche sur le cas emblématique de Roubaix. Avec sept électeurs sur dix à la présidentielle de 2012 et à peine quatre sur dix aux municipales de 2014, la ville « parmi les plus pauvres de France, a parfois été surnommée « capitale de l’abstention » », rappelle le quotidien du soir. Aucun candidat ne trouve grâce aux yeux des habitants rencontrés par son reporter, même pas Marine Le Pen.

« Si elle est élue, qu’est-ce que ça peut me faire, à moi, petit intérimaire ? Je ne me sens pas concerné », lâche ainsi Sofiane, Roubaisien de 24 ans. Ali Rahni, un éducateur spécialisé qui fait campagne pour inciter au vote, se dit de plus en plus confronté à ce type de message. « Les gens sont désabusés, il y en a même qui font de l’abstention active, qui revendiquent de ne pas aller voter », constate‐t‐il. Un comportement qui risque d’être amplifié par une montée du vote blanc au second tour, l’appel traditionnel « à faire barrage au FN » rencontrant moins d’écho.

Fillon et les girouettes nordistes

« Dans les Hauts de France, tout le monde rentre à la maison, on est bien obligé ». Ce titre de La Voix du Nord, inspiré d’une citation de Franck Dhersin, le maire (Les Républicains) de Téteghem, résume bien la séquence de rétropédalage massif à laquelle on a assisté cette semaine. Nombre d’élus de la droite et du centre ont réaffirmé leur soutien à François Fillon alors qu’ils avaient précédemment réclamé son retrait de la présidentielle. France 3 s’est amusé à illustrer ces revirements en mettant en scène les déclarations de certains d’entre eux avant et après le comité du parti LR de lundi soir, avec un effet girouette tout à fait réussi. Exception notable, Gérald Darmanin, qui a démissionné de son poste de secrétaire général adjoint de LR après avoir avoué sa « honte », s’est réfugié dans le silence et les affaires locales. Tout comme le député et vice‐président du conseil régional, Sébastien Huyghe. Quant à Xavier Bertrand, qui a « agi en coulisses pour faire sortir Fillon », il a fini par rentrer dans le rang.

Ces contorsions affectent beaucoup les élus régionaux de l’UDI, « déboussolés par leur direction nationale », raconte pour sa part DailyNord. « Nous rejoignons la campagne de Fillon pour préserver l’accord UDI/LR pour les législatives », avoue, résigné, Olivier Henno, le délégué départemental Nord du parti.

Borloo derrière les caméras chinoises de Valenciennes

Mediacités s’est déjà fait l’écho du partenariat passé par la ville de Valenciennes avec le groupe télécom chinois Huawei pour fournir 217 caméras de vidéo‐surveillance. Un partenariat a priori gagnant puisqu’il s’agirait d’un cadeau de 2 millions d’euros fait à la municipalité, indiquait le député maire Laurent Degallaix à la Voix du Nord. Sauf que ce cadeau a été favorisé par Jean‐Louis Borloo, entré le 3 décembre au conseil d’administration de la filiale française de l’équipementier chinois, relève le Canard Enchaîné. L’ancien maire de Valenciennes a plaidé pour que sa bonne ville soit choisie pour expérimenter gratuitement le système de vidéo‐surveillance dernier cri de son nouvel employeur. L’hebdomadaire satirique raconte par ailleurs comment Huawei fait appel à des personnalités françaises pour convaincre l’Etat et l’administration que le groupe chinois « n’est pas une boîte si affreuse que ça ». Le tout sur fond d’un partenariat avec Orange qui inquiéterait les services secrets car pouvant ouvrir l’accès aux data centers du premier opérateur français…

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Par Yves Adaken