Présidentielle dans le Nord et le Pas‐de‐Calais : quatre leçons tirées du web

Revue de presse du 22 au 29 avril : 4 infos sur la région lilloise repérées par Mediacités.

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Le Nord et le Pas‐de‐Calais pas vraiment Macron

Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle dans le Nord et le Pas‐de‐Calais ont évidemment suscité de nombreuses analyses dans la presse locale. On retiendra cet article de France 3 qui dresse le palmarès des villes de plus de 20 000 habitants où Le Pen et Macron font leurs meilleurs scores et qui reflète la sociologie très différente des deux électorats. Arrivée largement en tête dans les deux départements nordistes, devant Jean‐Luc Mélenchon, la candidate du Front National réalise des cartons à Hénin‐Beaumont (46,5 %), Liévin (41,65 %), Denain (40 %), Bruay‐la‐Buissière (38,7%), Calais (37,17 %) et Lens (36,7 %). Le leader d’En Marche, pour sa part, ne dépasse (de peu) les 30 % qu’à Lambersart, une commune aisée de la métropole lilloise, et n’excède les 25 % qu’à La Madeleine, Saint‐André‐lez‐Lille, Marcq‐en‐Baroeul, Villeneuve‐d’Ascq et Lille.

La bouteille à l’encre des législatives

Le match à quatre candidats principaux au plan national s’est bien souvent résumé à une compétition « Qui face à Marine Le Pen ? » dans le Nord et le Pas‐de‐Calais. Mais il est extrêmement difficile d’en tirer des conclusions pour les législatives au vu de l’éclatement des votes et de la difficulté de prévoir les reports. Pour ceux que le jeu des prévisions intéresse, France 3, encore lui, a publié la carte des résultats du 1er tour de la présidentielle par circonscription législative. Seule conclusion évidente : Marine Le Pen occupe une position de force, entre 36 et 39% des voix, dans 8 circonscriptions du Nord : les 2e, 12e, 13e, 16e, 17e, 18e, 19e et 20e. Idem et peut‐être même mieux dans le Pas‐de‐Calais, où elle rafle entre 39 % et 42% dans 4 circonscriptions : la 3e, la 10e, la 11e et la 12e, sans oublier la 1ère et la 7e où elle tourne autour de 35%. Ailleurs, c’est souvent la bouteille à l’encre. C’est notamment le cas dans la 1ère circonscription du Nord, où se présente François Lamy, le candidat poussé à tout prix par Martine Aubry, et où Benoît Hamon, favori de la maire de Lille, n’a réalisé que 10,43 %, face aux 30 % de Jean‐Luc Mélenchon et aux 24 % d’Emmanuel Macron.

Darmanin et Bertrand émergent d’une droite en miettes

L’échec de François Fillon à la présidentielle et ses répercussions sur la droite nordiste ont également été abondamment commentées. La Voix du Nord distingue les gagnants et les perdants de la nouvelle situation avec un art consommé de la litote. Ainsi, le maire du Tourcoing, Gérald Darmanin, et le député LR Sébastien Huyghe « ne connaîtront pas la disgrâce d’avoir pris leurs distances avec Fillon ». A l’inverse, poursuit le quotidien régional, « les fillonistes purs et durs, tels Sébastien Leprêtre ou Karine Charbonnier, ne seront pas promus ». Mais, bon prince, le « relégitimé patron du LR du Nord, Gérald Darmanin, “ne leur en veut pas” ». Quant à Xavier Bertrand, « avec la fin de la génération Sarkozy, Juppé, Fillon, il va être amené à compter davantage », tranche la Voix du Nord. En attendant, le quotidien confirme le flou général qui pèse sur les législatives. Car au delà des appels officiels de la droite à gagner les « troisième et quatrième tours » pour imposer une cohabitation à Emmanuel Macron, en cas de victoire de ce dernier, des voix en off avouent à la Voix du Nord que « tout dépend d’Emmanuel Macron lui‐même ». Et de sa volonté d’ouvrir ou pas la porte à des accords.

La Voix du Nord « harcelée » par le FN

En 2015, lors des élections régionales, la Voix du Nord avait pris officiellement position contre le FN avec une Une titrée « Pourquoi le Front National nous inquiète ». Deux ans plus tard, Marine Le Pen arrive en tête du premier tour de la présidentielle dans le Nord et le Pas‐de‐Calais et Gabriel d’Harcourt, le patron du quotidien régional, récidive dans un tweet le 25 avril.

Il s’en explique dans une interview à Téléobs où il détaille les « pressions constantes » auxquelles ses journalistes font face à Hénin‐Beaumont, le « harcèlement » qui se traduit par 35 droits de réponse de la part du maire Steeve Briois, les réunions publiques dont ils se voient interdire l’entrée ou la « page spéciale du journal municipal » où « chaque mois, ils sont caricaturés et insultés ». Pour autant, le directeur général délégué de La Voix du Nord l’affirme : « Nous n’avons pas vocation à être un journal « anti‐FN ». (…) Ce qui pose problème, c’est la conception même que se font les représentants du Front National du travail des journalistes. C’est leur conception de la liberté de la presse qui heurte l’un des points fondamentaux de notre démocratie ».

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Par Yves Adaken

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