« Ce qui peut étonner quand on arrive à Nantes Centre c’est l’immense mixité sociale, se réjouit Thomas Gilbert, le chef d’établissement du collège, ouvert en septembre dernier. Il y a 19 nationalités représentées, ainsi que toutes les catégories socio‐professionnelles. Nous accueillons des élèves aux origines, cultures et environnement de vie extrêmement variés. Ils se côtoient au quotidien, ils travaillent ensemble. J’ai connu d’autres établissements dits “mixtes”, mais avec autant de vrai mélange, jamais ».
L’an passé, le même Thomas Gilbert était le principal de Rosa Parks, collège classé réseau d’éducation prioritaire renforcé (REP+) situé entre les quartiers défavorisés du Breil et des Dervallières. « Ce qui peut étonner quand on arrive ici, c’est l’absence totale de mixité sociale », confiait‐il alors à Mediacités. C’est le premier bon point à souligner : la fermeture controversée de Rosa Parks a effectivement permis de renforcer la mixité scolaire dans l’ouest nantais [(re)lire nos précédents articles].
Parmi les 707 élèves scolarisés dans l’établissement public donc géré par le Département de Loire‐Atlantique, l’ensemble des milieux sociaux sont représentés, comme en attestent les données sociologiques obtenues par Mediacités et déjà détaillés par nos confrères de Ouest‐France. Les enfants sont en effet majoritairement issus des anciens collèges du centre‐ville Jules Verne, Guist’hau, plus huppés, et Rosa Parks donc.
À Nantes Centre, qui sera baptisé Floreska‐Guépin à la rentrée prochaine, du nom de cette pionnière de l’éducation des filles au XIXe siècle [lire l’encadré, plus bas] cinq collégiens sur dix sont issus d’un milieu favorisé ou très favorisé ; trois sur dix viennent d’un milieu défavorisé et deux sur dix font partie de la classe moyenne. Cette photographie est rarissime en France, un pays où, le plus souvent, collégiens précaires et aisés ne fréquentent pas les mêmes établissements.
Mediacités dresse un premier bilan de cette expérimentation novatrice adressant des encouragements et listant les points de vigilance. « On a vécu une année sous pression. Pour qu’on devienne le collège idéal il faut nous donner du temps », rappelle Cécile Peruchon, l’une des CPE du collège, qui invite à ne pas demander l’impossible à un établissement tout neuf.
https://www.mediacites.fr/enquete/nantes/2022/06/30/a …