Les 17 salariés de Wéo peuvent pousser un soupir de soulagement. Le tribunal de commerce de Lille Métropole a accepté, le 15 septembre, la demande de la Société de télévision multilocale (STM), éditrice de la chaîne, de bénéficier d’une procédure de sauvegarde. Le dispositif permet de geler le paiement des dettes durant une période d’observation pouvant aller jusqu’à douze mois, le temps d’élaborer un plan de redressement, sous la houlette d’un administrateur judiciaire. Mais il ne s’agit là que d’un répit pour celle qui se proclame « la première chaîne de télévision locale de France ».
La situation financière de Wéo est en effet inquiétante. « Après avoir été un peu déficitaire l’année dernière, on le sera fortement cette année », reconnaît Jean‐Michel Lobry, le président de la STM. Au sortir de l’hiver, la société estimait la perte d’exploitation possible pour 2025 à 490 000 euros après un résultat négatif de 56 000 euros en 2024. De quoi constater une « situation de déficit structurel », indiquait la direction à ses salariés. Le chiffre d’affaires ne cesse de reculer depuis trois ans, passant d’environ 4,4 millions en 2022 à près de 3,4 millions en 2024. La faute revient d’abord à la chute des recettes publicitaires qui auraient diminué de plus de 30 % en trois ans.
Baisse programmée des subventions de la Région
Ces difficultés ne sont pas propres à Wéo. Comme l’indique l’Arcom, le gendarme du numérique et de l’audiovisuel, dans un bilan financier des chaînes de télé locales paru il y a un an, « seules 16 chaînes sur les 50 ont eu un résultat d’exploitation positif en 2023 ». Et …