Piétonnisation de la Grand’Place de Lille : le coup d’avance – et de com’ – d’Arnaud Deslandes

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Par Eden Sakhi-Momen

Le successeur de Martine Aubry est allé au bout d’une de ses premières promesses de maire en un temps record : la Grand’Place sera piétonne dès le 12 janvier prochain. En pleine campagne électorale.

Au lendemain de son élection en tant que maire de Lille, Arnaud Deslandes rompait sur un point avec celle qui l’avait adoubé, Martine Aubry. « J’ai juste un point de divergence, peut‐être lié à nos caractères : la piétonnisation de la Grand’Place », confiait‐il à La Voix du Nord. L’ancienne maire socialiste avait déjà entamé le virage : zone de rencontre en 2011, passage en sens unique en 2016, et piétonnisation le samedi depuis 2021. Mais elle n’avait jamais été jusqu’au bout.

Le nouveau maire a décidé, lui, d’en faire un acte fort de son début de mandat… et de son début de campagne. Quelques mois à peine après son arrivée au beffroi, c’est donc décidé, la Grand’Place sera rendue piétonne dès cet hiver. La mairie a tout de même pris le temps de consulter les Lillois et les métropolitains sur l’étendue du projet. De juin à septembre, un questionnaire en ligne permettait de choisir entre deux scénarios « pour » la piétonnisation : une option resserrée autour de la Grand Place ou une option élargie, s’étendant de l’entrée de la rue Pierre Mauroy à la rue des Ponts de Comines, ainsi que de l’entrée de la rue Esquermoise jusqu’à la rue des Poissonceaux.

Municipales à Lille : le quitte ou double d’Arnaud Deslandes

12 700 votants enthousiastes

L’option élargie a été plébiscitée par les votants (74 % des votes), qui ont été très nombreux à se prononcer : près de 12 700 personnes ont répondu, dont 64% de Lillois et Lilloises. « C’est un projet fédérateur alliant confort de vie et sens de l’Histoire », se félicite le maire, citant l’exemple d’autres places emblématiques rendues piétonnes dans le pays, comme la place de la Comédie à Montpellier ou la place Stanislas à Nancy. Les cyclistes seront de nouveau autorisés, mais devront rouler au pas. 

Prenant en compte les appréhensions des commerçants, qui ont été 12 % à refuser toute piétonnisation, et moins de la moitié à voter pour le scénario retenu, la mise en place visée initialement au mois de décembre a été décalée au 12 janvier. Soit en plein pendant la campagne municipale.

Un acte qui a du poids durant la campagne

En mettant en avant cette action consensuelle parmi les habitants, Arnaud Deslandes s’offre donc un beau coup de projecteur qui a l’avantage de ne pas coûter cher à la Ville : il suffira d’ajouter des bornes pour réguler la circulation des livreurs et des riverains à celles qui existent déjà du fait de la piétonnisation du samedi, ainsi que des panneaux de signalisation en partie pris en charge par la MEL.

C’est aussi l’occasion pour le maire candidat – même s’il ne souhaite pas en faire « une punition pour la voiture » – de montrer qu’il se positionne pour un cœur de ville plus apaisé et moins pollué. Un moyen de courtiser l’électorat écologiste de Stéphane Baly qui en avait fait un totem de sa campagne en 2020, affirmant qu’il piétonniserait cette place dès le lendemain de son élection.

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