L’opération avait été concoctée pile pour le jour de la rentrée scolaire. Une demi‐journée, juste le temps de quelques images pour les caméras. Lundi 1er septembre dernier, les élèves du lycée Charles Mérieux, dans le 7e arrondissement de Lyon, avaient dû traverser des portiques de détection – des scanners à ondes millimétriques, utilisés habituellement dans les aéroports – avant de se rendre en classe. Le tout à grand renfort de barnums aux couleurs de la Région et en présence du président de la collectivité, Fabrice Pannekoucke, qui a succédé à Laurent Wauquiez.
Un coup de com’ sécuritaire typique de ce dernier, parti à l’Assemblée nationale depuis l’an dernier, mais resté « conseiller spécial » omnipotent au sein de la collectivité. A l’époque, des syndicats d’enseignants et une association de parents d’élèves avaient regretté une « dérive sécuritaire », estimant que des moyens humains seraient toujours préférables aux « technologies clinquantes ».
Dans le dossier de presse envoyé en parallèle, la Région prenait soin de parler d’« une démonstration » des scanners à ondes électromagnétiques, « de façon expérimentale et pour une journée ». La formulation est prudente, et pour cause : l’opération s’est déroulée en dehors de tout cadre légal.