Fin 2019, un banal contrôle d’identité aux portes de la place Arnaud Bernard, dégénère. Amin, réfugié libyen vivant à Toulouse, est violemment interpellé et insulté par un policier, alors qu'il n'avait rien à se reprocher. Plusieurs vidéos rendues publiques par Mediacités en avril 2020 en attestent. À l’issue de 48 heures de garde à vue, il ressort avec une plainte du fonctionnaire de police qui l’accuse d’ « outrage », de « rébellion » et de « violence envers une personne dépositaire de l’autorité publique ». Quelques mois plus tard, en février 2020, Amin porte plainte à son tour pour « violences volontaires », « traitements discriminatoires », « traitements humains et dégradants par personne dépositaire de l’autorité publique ».
https://www.mediacites.fr/enquete/toulouse/2020/04/20/mensonges-et-propos-xenophobes-les-videos-accablantes-dun-controle-de-police-a-toulouse/
Ces deux plaintes vont suivre deux trajectoires radicalement différentes. Celle déposée par le policier connaît un dénouement rapide, aboutissant à la condamnation d’Amin à cinq mois de prison avec sursis, le 22 mars dernier. Celle du quarantenaire, en revanche, est rapidement classée sans suite par le procureur de Toulouse, Dominique Alzeari. Me Nakache, son avocat, a beau redéposer une requête en février 2021, devant le doyen des juges d’instruction, le magistrat prononce une ordonnance de refus d’informer. « On a le sentiment que la plainte d'Amin n'a pas été prise au sérieux », soupire l'avocat toulousain.
Maigre consolation, seul le motif d'injure à caractère racial sera jugé le 28 juin devant le . . .