Les crèches municipales de Lyon et Villeurbanne au‐delà du « point de rupture »

Près d’un poste sur sept n’est pas pourvu dans les crèches municipales de Lyon et Villeurbanne, contraintes de réduire leurs horaires d’ouverture et de fermer des places pour compenser. En cause : un nombre insuffisant de diplômés formés, de mauvaises conditions salariales et un turnover important.

Lyon (69) : Enfants dans une crèche
Dans une crèche, à Lyon. Photo : Andia.

Les familles ont pris ces courriers « en pleine face ». En janvier, la mairie de Villeurbanne a prévenu les usagers de ses treize crèches municipales que leurs horaires d’accueil allaient être réduits d’au moins une heure par jour jusqu’au mois de juillet. Elles ouvrent désormais plus tard et ferment plus tôt. La ville a aussi annoncé l’ajout de trois jours de fermeture imposés d’ici l’été, en plus de ceux déjà prévus, soit un par mois. « Presque du jour au lendemain, on a perdu une heure de garde par soir pour notre fils de 10 mois », témoigne Athénaïs Exbrayat, mère d’un enfant inscrit à la crèche François Truffaut.

Pour la famille, le changement est brutal. « On est mis devant le fait accompli ! », déplore cette cadre, qui vient d’être embauchée à un nouveau poste. « Mon mari est commerçant et ne peut pas changer ses horaires. Moi je travaille à Rillieux‐la‐Pape, je vais devoir partir très tôt du travail pour aller chercher mon fils. Jusqu’à présent nos employeurs étaient compréhensifs avec les problèmes liés au Covid, mais ça ne sera pas tenable pendant plusieurs mois », redoute‐t‐elle. Pour limiter l’impact sur leur vie professionnelle, ces jeunes parents ont embauché une assistante maternelle pour les sorties de crèche. Coût supplémentaire : 200 euros par mois. « Toutes les familles ne peuvent pas se le permettre », souligne Athénaïs Exbrayat.
Réduction du nombre de places à la rentrée
Derrière ces mesures drastiques, se cache une pénurie de personnel qui frappe une bonne partie des crèches de France. En particulier pour le personnel dit « diplômé » (auxiliaires de puériculture ou éducatrices de jeunes enfants). Celui‐ci doit représenter au moins 40 % des effectifs selon la loi. En dessous de ce ratio, les sections d’accueil ne peuvent pas ouvrir. Un problème connu de longue date. En 2019, 90 % des établissements, publics comme privés, indiquaient rencontrer des difficultés de recrutement.

A Villeurbanne, près de 15 % des postes ne sont pas pourvus, soit 17 équivalents temps plein, précise Cristina Martineau, adjointe à la petite enfance de la commune. « Au départ ce …

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Par Mathieu Périsse