« On veut assurer la sécurité des citoyens mais on ne veut pas que cela devienne le cheval de Troie d’une mise en danger des libertés publiques » : l’équation n’est pas simple, mais Mohamed Chihi la résume en une phrase. En poste depuis 2020, cet ancien professeur d’économie et de gestion est l’adjoint écologiste à la sécurité du maire de Lyon, Grégory Doucet. Dans les villes tenues par la gauche, cette fonction a longtemps été difficile à assumer face à un électorat dont une partie a un ADN rétif à l’ordre.
Mais près de trente ans après le virage de Villepinte en 1997, et au bout de deux décennies marquées à la fois par une transformation des actes de délinquance et la stabilité du sentiment d’insécurité, le tout alimenté par la surenchère médiatique, les lignes ont bougé. Et les élus socialistes et écologistes en responsabilité dans les communes des métropoles défendent désormais sans ciller cette dimension de leur mandat.
État de droit et sécurité publique
« La vision d’élus de gauche qui auraient peur de la question de l’insécurité est erronée selon moi, considère Bassem Asseh, élu (PS) au conseil municipal de Nantes depuis 2014 et premier adjoint de la maire Johanna Rolland, chargé de la sécurité depuis 2023. S’il n’y a pas de sécurité, la loi du plus fort règne, et la gauche s’est toujours inscrite contre cela. Ce qui doit régner, c’est l’état de droit qui garantit la liberté et l’égalité de toutes et tous, quelles que soient ses capacités, sa force, ses réseaux. »
« La gauche s’est trompée elle‐même en considérant que trop parler de sécurité, c’était faire le jeu de la droite, renchérit son collègue lyonnais Mohamed Chihi. La sécurité, c’est pouvoir se mouvoir …