Réchauffement climatique et gestion de l’eau : y a‑t‐il quelqu’un pour sauver la Loire ?

Sécheresse, faible débit du fleuve, restrictions… Cet été, Nantes et la Loire-Atlantique sont passées tout près de la pénurie d’eau. Si nous avons échappé au pire, une telle situation critique risque de se reproduire à l'avenir. Tout le monde le sait, tout le monde s’en inquiète. Mais qui s’occupe vraiment du problème ? Enquête sur la gestion éclatée du plus grand fleuve de France et de son or bleu.

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Un bras de la Loire à sec à Ancenis, durant le mois d'août 2022. / Photo : DR

Des niveaux historiquement bas. De mémoire de riverains, jamais on n’avait vu la Loire dans cet état. Cet été, de Montjean‐sur‐Loire à Saint‐Nazaire en passant par Nantes, le dernier fleuve sauvage d’Europe s’est assagi, assommé par la canicule qui succédait à un hiver et un printemps déjà particulièrement secs. Par endroits, il semblait même avoir changé son vaste cours en de maigres ruisseaux se frayant péniblement un passage au milieu des bancs de sable.

Si les spectaculaires photos prises au cours de l’été exagèrent parfois l’ampleur du phénomène [lire l’article qu’y a consacré La revue des médias, fin septembre], les chiffres sont éloquents. En août, le débit moyen mesuré à la station de Montjean‐sur‐Loire a atteint 105 m³ par seconde, contre une moyenne de 280 m³ par seconde sur les cent‐vingt dernières années. Depuis les premières mesures, en 1900, le débit moyen de la Loire n’avait été plus faible qu’à quatre reprises…

En septembre, menaces sur l’eau du robinet
Au delà des statistiques et des images, ce triste spectacle d’une Loire – presque – à sec cache un autre phénomène, méconnu mais tout aussi inquiétant : les risques qui pèsent sur l’alimentation en eau potable de l’agglomération nantaise et d’une bonne partie de la Loire‐Atlantique. Car c’est bien de la Loire que provient l’eau qui coule de nos robinets. Pompée à Mauves‐sur‐Loire puis traitée à l’usine de La Roche, à Nantes, elle alimente près de la moitié des foyers du département.

A la rentrée, ces derniers ont bien failli en être privés, sous l’effet combiné des grandes marées et de la remontée du bouchon vaseux. Le 9 septembre, la Métropole appelait d’ailleurs ses habitants à se montrer particulièrement vigilants sur leur consommation d’eau les jours suivants. Après les arrêtés préfectoraux de restriction en vigueur une bonne partie de l’été, la nouvelle fait peser de lourdes craintes sur l’approvisionnement du d …

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Par Marie Roy