Au terme de cette audience du tribunal de Nantes, le juge des enfants en a la certitude. Maltraitée dans sa famille, Morgane est en danger. Le magistrat décide aussitôt une OPP, une ordonnance de placement provisoire, une décision de justice réservée aux cas extrêmes avérés. Âgée de 8 ans, la petite fille doit aussitôt être extraite de son domicile. Elle est alors placée dans un centre départemental enfance famille (CDEF) qui a pour vocation de garder les enfants en danger quelques jours ou quelques semaines, le temps de leur trouver un foyer ou une famille d’accueil. Tout est fluide.
La protection de l’enfance de Loire‐Atlantique à l’agonie
Centres d’urgence surchargés, foyers saturés, familles d’accueil trop rares, manque de travailleurs sociaux… Faute de moyens, en Loire-Atlantique, un millier d’enfants carencés ou violentés sont en attente de suivi malgré une décision du juge ; 900 signalements sont en attente d’évaluation. En plus de ces chiffres accablants, les conditions de travail des professionnels du secteur sont déplorables. 1/2