Le jackpot immobilier du patron d’April

Bruno Rousset, fondateur, président et actionnaire majoritaire de l’assureur April, loue à son propre groupe des immeubles de bureaux, dont celui qui abrite, à Lyon, le siège social. Des montages élaborés au mépris des règles du code de commerce… qui lui ont permis d’encaisser plus de 50 millions d’euros de loyers.

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Bruno Rousset, fondateur et président d'April, ici en 2006. A l'époque, sa holding fait construire le nouveau siège social du groupe à Lyon. Photo : R.Quadrini / KR Images Presse

Impossible de le manquer quand on parcourt l’avenue Vivier Merle. Au numéro 114, le logo vert et orange d’April s’étale sur la vaste façade vitrée de l’Aprilium 1. C’est dans cet immeuble, à deux pas de la gare Part‐Dieu, que l’assureur lyonnais côté en bourse a installé son siège social. Pour des centaines de salariés du groupe (1200 personnes travaillent entre ce bâtiment et son annexe l’Aprilium 2, situé à proximité avenue Félix Faure), il est synonyme de lieu de travail. Pour le président et fondateur d’April Bruno Rousset, il représente aussi une très lucrative opération immobilière, entachée d’un conflit d’intérêts et d’entorses au code du commerce. Une marque de fabrique pour le patron lyonnais…

Comme l’ont découvert Mediacités et Mediapart, entre 2008 et 2016, April a versé la bagatelle de 52 millions d’euros à la holding personnelle de Bruno Rousset, Evolem, pour louer des immeubles, dont les Aprilium 1 et 2. Une fois déduits les intérêts des emprunts souscrits pour financer les travaux de construction, l’enrichissement net se chiffre à environ 45 millions d’euros. Un pactole qui doit beaucoup à l’opération immobilière de l’Aprilium 1. Après seulement neuf ans de location, les sommes versées par le groupe à la holding de Bruno Rousset sont déjà supérieures au coût du bâtiment. Le montage, élaboré en violation de la législation sur les conflits d’intérêts, pourrait s’apparenter à de l’abus de biens sociaux. Il ressemble à celui de l’affaire Richard Ferrand, ex‐ministre et président du groupe LREM à l’Assemblée nationale, visé par une enquête judiciaire pour avoir fait louer un local appartenant à sa femme par la mutuelle bretonne qu’il dirigeait.

Un loyer de plus de 3,8 millions d’euros par an

Faisons un bond d’une dizaine d’années en arrière. Le Grand Lyon a entrepris de transformer la friche industrielle de la Buire, située entre la Part‐Dieu et la Manufacture des tabacs, en quartier d’affaires. Comme il est de rigueur dans les opérations urbaines contemporaines, logements et espaces verts se mêlent …

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Temps de lecture : 8 minutes

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Par Nicolas Barriquand et No guest author exists with the given ID (73228).