Mions : une mairie au bord de l’explosion

Plaintes pour harcèlement, agents municipaux sous pression, divisions au sein de la majorité… La situation est explosive au sein de la mairie de Mions, au sud de la Métropole de Lyon. Au centre des critiques, le maire (LR) Claude Cohen a été alerté par la médecine préventive.

dessin presse mairie de mions – Copie
Plaintes pour harcèlement, agents qui claquent la porte... Bienvenue à la mairie de Mions. dessin : Jean-Paul Van Der Elst.

« Je suis le maire, faites taire ce monsieur ! » Ce jeudi 12 octobre au soir, les cris de Claude Cohen sortent la salle du conseil municipal de Mions de sa torpeur. La cause de sa colère ? Un membre du groupe d’opposition de gauche a voulu lire une motion dénonçant « les dérapages à répétition » du premier magistrat de la ville. Un crime de lèse‐majesté pour l’intéressé, qui demande immédiatement aux policiers municipaux postés devant la salle d’interrompre le fauteur de trouble. Après quelques secondes de flottement face aux forces de l’ordre, Francis Mena (PCF) arrête sa lecture et se rassoit. Dans une ambiance pesante, les élus poursuivent les votes sur les délibérations du jour et prennent la parole via une sono à bout de souffle. « Les micros craquent de partout, comme la mairie », s’amuse un plaisantin dans le public.

Le maire (LR) de Mions n’en est pas à son premier coup d’éclat. Cet été, la paisible ville résidentielle de 13 000 habitants, en périphérie de Lyon, a fait la Une des médias locaux après la publication d’un tweet de Claude Cohen, au lendemain des attentats de Barcelone. « Amusant, non : le pessimiste apprend l’arabe, l’optimiste apprend le français, le réaliste apprend à tirer », écrivait‐il. Interrogé par Lyon Capitale, le maire assumait ses propos, affirmant même « envisager d’apprendre à tirer ». Un discours provocateur banal pour ce maire tendance droite dure, coutumier des déclarations à l’emporte-pièce.

A Mions, beaucoup gardent en mémoire ses vœux au personnel de 2015, basés en grande partie sur un discours de Robert Ménard, maire de Béziers proche de l’extrême-droite. Un copier‐coller qui aurait entraîné le renvoi de son directeur de cabinet, à l’origine de la bourde, nous ont assuré plusieurs employés. Un positionnement « populiste », estime Michel Peyrat, élu d’opposition sur la liste Mions Oxygène (apparenté République en Marche). « Il mise sur les voix du FN », abonde Francis Mena, conseiller municipal de la liste de gauche Ensemble pour Mions. Avec 27% des suffrages sur la commune, Marine Le Pen est arrivée largement en tête du premier tour de la présidentielle.

« On leur …

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Par Mathieu Périsse / We Report