A Lyon, la gauche « unie » joue sa survie

Bousculée par la poussée écologiste, essorée par trois ans d’exode macroniste, la coalition de la gauche lyonnaise tente de se démarquer en axant sa campagne sur l’inclusion sociale. Mais les élections municipales et métropolitaines pourraient signer son effacement du jeu politique local.

gauche unie
Présentation des listes métropolitaines de la "La gauche Unie" le 29 janvier 2020. Au premier rang à gauche : Sandrine Runel, candidate à Lyon, au centre Renaud Payre (en cravate, candidat à la Métropole) et Cédric Van Styvendael (écharpe bleue, candidat à Villeurbanne). Photo : Andia

Rayés de la carte. Les candidats de « La Gauche unie » dans l’agglomération de Lyon n’ont même pas été conviés aux deux grands débats organisés par BFM Lyon début mars, à quelques jours des élections municipales et métropolitaines. Pour son casting, la chaîne a retenu les chefs de file du Grand Lyon : Gérard Collomb (LREM) bien sûr, mais aussi le dissident macroniste David Kimelfeld, François‐Noël Buffet (LR) et Bruno Bernard (EELV), ainsi que leurs alter‐ego à la Ville. Mais Renaud Payre et Sandrine Runel, les deux têtes d’affiche de la gauche traditionnelle, ne seront pas de la partie.

L’anecdote est révélatrice : alors que l’alliance formée par le Parti socialiste, le Parti communiste, Génération.s, Place publique, Nouvelle Donne, le Parti radical de gauche et quelques Insoumis devait servir de point de départ à une reconstruction de la gauche lyonnaise, elle a pour l’instant surtout mis en lumière ses difficultés.
Gauche sous perfusion
Écrasée par le dynamisme des écologistes, devenus au fil des sondages les principaux adversaires de Gérard Collomb, dépassée par des macronistes pourtant en proie à une guerre interne, la Gauche unie s’est aussi fait doubler par Les Républicains et par le Rassemblement national à l’échelle du Grand Lyon. Elle ne dépasse pas les 10% d’intentions de vote à la Métropole et se fait même distancer à la Ville par Nathalie Perrin‐Gilbert, la maire du 1er arrondissement soutenue par La France insoumise.

Depuis le grand exode des socialistes vers La République en marche en 2017, la gauche lyonnaise est sous perfusion. Les élus restés fidèles au parti à la rose s’accrochent à l’héritage du scrutin de 2014, qui leur assure encore une présence dans les assemblées locales. Mais, par le jeu des changements d’étiquettes, le Parti socialiste a déjà perdu plusieurs villes majeures, à commencer par Lyon et la quasi‐totalité de ses arrondissements. Le scrutin du 15 mars pourrait accentuer la dégringolade et contraindre le PS et ses alliés à jouer les seconds rôles – voire à devenir des supplétifs des écologistes. A l’exception notable de Villeurbanne, bien partie pour demeurer un fief socialiste.
Assumer une partie de l’héritage Collomb
Pour tenter de sauver les meubles, les candidats convoquent des figures de la scène politique lyonnaise. Comme ce mercredi 5 février, où la socialiste Sandrine Runel s’est adjoint la présence de Najat Vallaud‐Belkacem. L’ex-adjointe de Gérard Collomb est venue vanter les mérites d’une « élue d’expérience » qui n’a pas cédé « au diktat qui pesait sur cette ville de rejoindre le camp présidentiel ». Sandrine Runel incarnerait même « une forme de résistance » face à la « grande confusion macroniste ».

Pour l’ancienne ministre de l …

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Par Mathieu Périsse

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