Lille 3000 : tout ça pour ça ?

Quel est le bénéfice réel des manifestations culturelles labellisées Lille 3000 sur la métropole au regard des millions injectés dans l’association ? Mediacités a tenté d’y voir plus clair sur les retombées économiques. Nos conclusions sont sévères...

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La maison renversée, oeuvre de Jean-François Fourtou dans le cadre du programme Lille 3000 en 2013. Photo: Andia

Les élus locaux l’ont répété maintes fois : Lille 3000 n’organise pas seulement des fêtes et des expositions pour la beauté de l’art. Subventionnée à hauteur de plusieurs dizaines de millions d’euros depuis sa naissance en 2004, l’association est un outil de promotion conçu pour générer des retombées « en matière de communication et de tourisme », dans la perspective du « développement à l’international d’une grande métropole », précisait une convention d’objectifs, passée en 2010 avec la métropole.

Le but est‐il atteint ? Concernant le rayonnement du grand Lille, impossible de répondre sans enquêtes d’opinions régulières, dans différents points du territoire français et des pays voisins. Or, Lille 3000 n’en a jamais commandé. Pour ce qui est des retombées sonnantes et trébuchantes, les nuitées enregistrées par les hôtels, chambres d’hôtes et autres structures d’accueil, sont généralement considérées comme fiables, quand il s’agit de mesurer l’impact d’un événement quelconque. Compilés par l’Insee et les offices du tourisme, ces chiffres distinguent, de surcroît, les séjours professionnels et les nuitées d’agrément. Autrement dit les touristes.

Surprise ! Les données disponibles semblent insensibles aux événements organisés par Lille 3000. L’effet sur le tourisme local est imperceptible. Depuis une douzaine d’années, le nombre de nuitées enregistrées par la métropole fluctue entre 2,2 millions et 2,5 millions. On pourrait s’attendre à ce que les périodes de grandes opérations de Lille 3000 correspondent à des pics de fréquentation. Bombaysers au dernier trimestre 2006, Europe XXL de mars à juillet 2009, Fantastic au dernier trimestre 2012 et Renaissance au dernier trimestre 2015… Ce n’est pas le cas.
Pas d’effets notoires sur le nombre de nuitées
L’année 2015, par exemple, présente un bilan très mitigé avec 2,382 millions de nuitées. Le recul par rapport à l’année précédente (2,389 millions) est certes très faible, mais c’est avant tout parce que les visiteurs professionnels ont sauvé la saison (+2 %). Les nuitées d’agrément, elles, ont reculé de …

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Temps de lecture : 7 minutes

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Par Erwan Seznec