L’analyse de Mediacités

Mis à jour le 11/03/2025
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La promesse initiale :

“Beaucoup de services associatifs ou privés peuvent faciliter la vie quotidienne en ville. Nous créerons une charte « Toulouse + facile » pour fédérer ces propositions, les faire connaître, et leur proposer des engagements éthiques et de qualité de service. « Toulouse + facile » sera le label permettant aux Toulousains de repérer les services sûrs et éthiques pour faciliter leur vie quotidienne.”

État de la promesse : non-tenue

Aucun label « Toulouse + facile » n'a été mis en place depuis la formulation de cette promesse. 

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Expérimenter les capteurs de bruits dans les zones de nuisances sonores

Mairie Sécurité
Promesse en partie appliquée
Mis à jour le : 30/04/2025
Parce que les nuisances sonores dans une rue ou sur une place animée peuvent pourrir la vie des riverains, la liste Aimer Toulouse avait promis qu’elle allait "expérimenter la mise en place de capteurs de bruit dans les endroits où existent des conflits sur les nuisances sonores, par exemple, sur certaines places du centre-ville".

Entre la promesse et son application, la mairie a modifié ses objectifs. Il ne s'agit plus de "produire des données objectives sur les nuisances sonores et de faire travailler ensemble les habitants, les commerces et les usagers de nos places", mais de mesurer le bruit routier.

Dans cette perspective, un dispositif a été installé rue Louis Plana, dans le quartier des Argoulets. Cette artère était classée alors comme l’une des plus bruyantes de la commune par le Centre d’étude et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema).

En rodage durant les six premiers mois de l’année 2022 afin de vérifier s’il associait bien le bruit au bon véhicule, le radar à bruit a été retiré en juin 2022. D’après la mairie, citée par La Dépêche du Midi, des dépassement de seuil auditif étaient relevés deux fois par jour en moyenne.

Baisse de la vitesse et donc du bruit


La deuxième phase de cette expérimentation prévoyait la verbalisation des véhicules trop bruyants. Repoussée jusqu'à mai 2025, l'expérimentation devrait reprendre... sur l’avenue Saint-Exupéry cette fois. Rue Plana, la vitesse a en effet été limitée à 30 km/h et les nuisances sonores ne sont plus aussi élevées qu’avant. "La limitation de vitesse a permis de baisser les nuisances", estime Chloé, qui habite la rue depuis deux ans.   

À deux pas de là, Khelil Samir, restaurateur, relativise. “C’est très bien que la zone soit passée à 30, en plus il y a une école dans la rue. Donc, sur l’aspect de la sûreté, c’est plus rassurant. Mais, nous, on ferme l’établissement à 23 h, et c’est vrai qu’il y a beaucoup de bruit. Mettre un capteur avec amende serait vraiment efficace. »

Pierre*, un autre commerçant de la rue, est plus sceptique : « Je pense qu’il vaudrait mieux mettre l’accent sur les radars de vitesse avec amendes. La seule chose qui a vraiment fait baisser le niveau sonore, c’est la modification de la rue en sens unique. Qui dit moins de voitures dit moins de bruit!".  

Deux radars installés début 2025


Interrogée sur cette promesse, la mairie n'évoque pas cette expérimentation. Elle indique cependant que deux "radars sonores à vocation pédagogique et sans verbalisation" ont été installés route de Launaguet, en janvier 2025, et rue d'Alsace-Lorraine, en février 2025, pour "mesurer le niveau de décibels du bruit routier, mais aussi et surtout en identifier la source". "Dès que le véhicule génère un niveau sonore excédant le seuil paramétré dans l’appareil, un message s’affiche sur le panneau lumineux situé à quelques mètres du radar", précise la mairie.

Deux autres dispositifs doivent être installés fin 2025 allées de Brienne et allées de Barcelone, de chaque côté du canal”, sans préciser si ces derniers auront un rôle pédagogique ou répressif. 

Conclusion, la mairie n'a pas tenu sa promesse initiale, mais a tout de même œuvré pour réduire les nuisances sonores.

Organiser des opérations de sensibilisation des automobilistes et des cyclistes au respect du code de la route

Mairie Sécurité
Promesse tenue
Mis à jour le : 30/04/2025
Après sa réélection, le maire de Toulouse a publié un « Code de la rue » en 2023, sorte de guide censé rappeler à chacun les règles de bonne conduite en ville. 300 000 exemplaires du petit carnet - qui recense les règles de base du code de la route - ont été distribués non seulement dans les boîtes aux lettres des Toulousains, mais aussi dans le journal municipal. Après un temps de sensibilisation sur le sujet, la mairie est passée de la pédagogie à la répression.

La mise en place de dernier a reçu un accueil mitigé. "Le Code de la rue n’est ni complet, ni parfait. Les Toulousains ne vont pas se précipiter dessus, le lire et l’appliquer, mais il a le mérite de susciter une réflexion et de pouvoir évoluer", remarquait Deux Pieds Deux Roues (2P2R), la principale association de cyclistes et piétons à Toulouse.

Une verbalisation à deux vitesses


Après un temps de sensibilisation sur le sujet, la mairie est passée de la pédagogie à la répression. C'est sur ce volet que le bat blesse, car singulièrement, son viseur a plutôt ciblé les cyclistes lors de ces actions, alors que les automobilistes sont responsables de milliers d’excès de vitesse impunis dans les rues de Toulouse.

Le 14 mars 2025, la mairie a déployé des policiers municipaux à certains carrefours très fréquentés pour verbaliser les cyclistes ne respectant pas le code de la route. Une opération médiatique opérée sous l’œil de Jean-Luc Moudenc et de ses adjoints Émilion Esnault, adjoint au maire en charge de la sécurité, et Maxime Boyer, adjoint en charge des mobilités.

L'efficacité du dispositif interroge au vu des réactions de certains cyclistes verbalisés. "Je rentrais du boulot sur les allées Jean-Jaurès. La piste cyclable se termine sur la voie des bus, témoigne Christelle Dupuy-Ferber, une cycliste contrôlée ce jour-là. Le bus s'est arrêté au feu rouge, je me suis placé derrière lui. Au passage au vert, je me suis engagé, et là, je suis sifflée, puis interpellée pour avoir soi-disant grillé un feu rouge. À les entendre, j'aurais dû me décaler sur les voies voitures. »

En colère contre une amende de 90 euros qu'elle juge injustifiée, la cycliste estime que les policiers municipaux avaient pour consigne de "faire du chiffre". Du côté de l’association 2P2R, on remarque qu'en matière de sécurité routière, "le plus gros danger, ce sont les voitures et leur vitesse". En attestent plusieurs décès de cyclistes renversés par des automobilistes à Toulouse ces dernières années. 

La mairie se défend


Interrogée à ce sujet, la mairie s’inscrit en faux. "La verbalisation des automobilistes par la police municipale n’a pas attendu le code de la rue, assure-t-elle. Chaque année, ce sont des milliers d’infractions au code de la route qui sont verbalisées pour les deux roues motorisées, voitures ou camions. Ces opérations se font lors des patrouilles, lors de la progression sur le terrain des équipages. C’est particulièrement le cas pour les verbalisations des stationnements gênants ou très gênants (sur les trottoirs, sur les pistes cyclables)… qu’il est très difficile, par nature de constater lorsqu’on se fixe à un endroit."

Le récit de la cycliste verbalisée lors d’une opération “code de la rue” met à mal la version municipale. Lors de son contrôle à Jean Jaurès, Christelle Dupuy-Ferber a pu observer que les sas réservés aux vélos au niveau des feux étaient occupés par des voitures sans que la police municipale ne réagisse. « Toutes les voitures stationnées à quelques mètres des policiers empiétaient sur l’espace cyclable, mais ce ne sont pas elles qu’on verbalisait ! », déplore-t-elle.

Tisser un maillage serré et continu de voies cyclables et piétonnes

Métropole Mobilités
Promesse en partie appliquée
Mis à jour le : 30/04/2025
Cette promesse en contient plusieurs : accroître le réseau cyclable et piéton ; faire de cet objectif la "priorité n°1" du budget voirie Toulouse métropole dédié à la commune de Toulouse ; et créer une instance réunissant l'ensemble des usagers de la route.

En 2019, à la veille des élections municipales,
le territoire métropolitain comptait 898 km de pistes cyclables (couloirs de bus, trottoirs cyclables et bandes cyclables incluses), dont 386 km à Toulouse. Ce réseau s'était accru de 38 km entre 2015 et 2019.

Qu'en est-il aujourd'hui ? Les chiffres sont contradictoires. En 2024, la collectivité affirmait que le réseau s’étendait sur 985 km, soit 87 km de plus en cinq années.

Cependant, le site de données ouvertes de Toulouse métropole indique que 1221 km de voies (pistes, voies etc...) existaient en 2019, contre 1320 km en 2023. Une hausse de 99 km. Selon ce même document, le réseau REV s'étendait sur 332 km en 2023. Sachant qu'il doit à terme déployer 370 kilomètres de pistes sécurisées et séparées des chaussées réservées aux véhicules motorisés, l'objectif serait presque atteint sur ce point.

Aucune information n'est disponible concernant les zones piétonnes, à notre connaissance.

Indéniablement, un effort a été réalisé puisque le kilométrage de pistes nouvelles a plus que doublé. Cela suffit-il pour autant à dire que Toulouse métropole a réussi à tisser "un maillage serré et continu". La question reste en suspens, car les budgets n'ont pas atteint les ambitions affichées.

Votés en 2019, les schémas directeurs cyclable et piéton de l’agglomération toulousaine (SDCPA), votés en novembre 2019 par Toulouse Métropole, prévoyaient un budget annuel de 25 millions d’euros par an entre 2020 et 2030, soit 175 millions sur la durée du mandat 2020-2026. 

Dans les faits, le budget pour les pistes cyclables a officiellement été doublé en 2022, avec pour objectif d’investir 100 millions d’euros entre 2020 et 2026. À ce jour, 82,68 millions d’euros ont été budgétés entre 2020 et 2025 par Toulouse Métropole. La collectivité n’atteindra pas l’objectif voté en 2019. 

Enfin, côté concertation, aucune instance regroupant l’ensemble des usagers n’a été mise en place, à notre connaissance.

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