« On ne commente pas une décision de justice. » Lors de la séance plénière du conseil de la métropole européenne de Lille (MEL), le 19 décembre, plusieurs élus se sont abrités derrière cette formule toute faite. Une façon d’éviter d’avoir à dire ce qu’ils pensaient de la condamnation à dix‐huit mois de prison avec sursis, 20 000 euros d’amende et deux ans d’inéligibilité avec exécution immédiate prononcée trois jours auparavant par la cour d’appel de Douai à l’encontre du président de la collectivité, Damien Castelain.
La lourdeur de la peine aurait pourtant pu a minima susciter des réactions d’étonnement, s’agissant du patron de la quatrième métropole française. Mais la très grande majorité des conseillers métropolitains a préféré se borner à célébrer son action. Comment se fait‐il qu’aucun de ces élus, si prompts à plaindre leur futur ex‐président sur un plan personnel – voir les verbatims ci‐dessous -, n’ait pris la peine de discuter la sévérité de ce verdict ? Car contrairement à ce qui est répété de façon erronée, il est tout à fait possible de commenter une décision de justice. Voire de la critiquer tant que n’est pas remise en cause l’autorité de la chose jugée ou l’impartialité des juges.
Les électeurs qui n’auraient regardé que la retransmission du conseil métropolitain de vendredi dernier seraient ainsi dans l’incapacité de comprendre pourquoi le président la MEL va prochainement être contraint à la démission. Des expressions telles qu’« atteinte à la probité » ou « détournement de fonds publics » n’avaient manifestement pas droit de cité dans cette instance. Elles figurent pourtant à plusieurs reprises dans le jugement des magistrats de la cour d’appel de Douai. Un jugement qui est public, rendu au nom du peuple français, que Mediacit …
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