Ralliement dans la douleur à Villeurbanne, opposition des communistes à Vénissieux, dissidence socialiste à Vaulx-en-Velin... Dans la métropole de Lyon, les investitures des candidats de la Nouvelle union populaire écologique et sociale créent de nombreux déchirements.
Beaucoup de bruit pour rien. Après avoir laissé planer le doute pendant des jours sur un éventuelle maintien de sa candidature aux législatives, l’adjointe socialiste au maire de Villeurbanne, Cristina Martineau, a annoncé ce mercredi qu’elle ne se présenterait pas en dissidente face à la tête d’affiche de la coalition de gauche (Nupes) Gabriel Amard dans la 6e circonscription du Rhône. Non sans tacler une nouvelle fois le cadre de la France insoumise, par ailleurs gendre de Jean‐Luc Mélenchon…
Retrait et rancunes à Villeurbanne
Déplorant un « parachutage par le fait du chef », symptôme selon elle d’un accord « profondément jacobin », Cristina Martineau a pointé un candidat qui « ne vit pas dans notre ville ». « C’est d’abord à beau‐papa qu’il doit son atterrissage à Villeurbanne », écrit‐elle dans son communiqué. L’élue se dit aussi « heurtée par le sort réservé aux femmes (…) au mépris des engagements locaux ». La semaine dernière, elle avait déjà résumé la candidature de Gabriel Amard en trois mots : « Népotisme, machisme, parachutage. »
Mais Cristina Martineau n’avait plus vraiment le choix. L’élue de Villeurbanne, figure de la fédération socialiste du Rhône pour laquelle elle a travaillé, a été tour à tour lâchée par son maire, Cédric Van Styvendael (PS), par l’ancienne députée de la circonscription Pascale Crozon, et, pour finir, par la section socialiste locale qui l’avait désignée. « Le maintien d’une candidature socialiste allait à l’encontre de la logique de rassemblement », a commenté cette dernière.
L’ancien maire socialiste Jean‐Paul Bret a de son côté annoncé qu’il prendrait la parole ce jeudi après‐midi pour évoquer « la responsabilité de l’actuel maire de Villeurbanne dans le retrait de la candidature de Cristina Martineau ». Habitué aux déclarations à l’emporte-pièce, Jean‐Paul Bret met en cause depuis plusieurs jours l’action de son hériter. Il lui reproche l’échec des négociations à Paris en faveur de la socialiste et la pression exercée localement pour l’inciter à se retirer. Signe que le psychodrame risque de laisser des traces parmi les socialistes de Villeurbanne.
Ça coince toujours à Vénissieux
La Nouvelle union populaire écologique et sociale n’a pas pour autant résolu tous ses déchirements internes dans le Rhône. Dans la 14e circonscription, le retrait de la candidature de Taha Bouhafs, visé par une enquête interne de la France insoumise après un signalement à la cellule de suivi contre les violences sexistes et sexuelles [lire sur Mediacités : Pourquoi Taha Bouhafs n’est plus candidat] n’a pas débloqué la situation.
Les communistes continuent de pousser en faveur de la maire de Vénissieux Michèle Picard. Une demande restée pour le moment sans lendemain chez les insoumis, qui ont investi Idir Boumertit, quatrième adjoint de… Michèle Picard. Sans obtenir de ralliement des communistes pour le moment. « Nous avons rouvert des discussions avec les insoumis, nous estimons toujours que Michèle Picard est la mieux placée pour faire gagner la gauche », indiquait mardi Raphaël Debû, secrétaire du PCF du Rhône.
Législatives : pourquoi Taha Bouhafs n’est plus candidat.
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Dissidence socialiste en vue à Vaulx‐en‐Velin
Dans la 7e circonscription du Rhône aussi, LFI a esquivé le procès en parachutage qui se profilait à l’horizon. L’ancien magistrat lyonnais Albert Lévy avait été pressenti pour tenter de conquérir un territoire historique de la gauche (Vaulx‐en‐Velin, Bron, Rillieux‐la‐Pape…) passé en grande partie à droite. Un casting qui avait fait grincer des dents certains militants LFI locaux. Leur choix s’est finalement porté sur Abdelkader Lahmar, un professeur d’économie et militant du mouvement « On s’en mêle », collectif issu des quartiers populaires créé en soutien à Jean‐Luc Mélenchon pendant la présidentielle.
Mais, là encore, une dissidence socialiste paraît très probable. La maire de Vaulx‐en‐Velin Hélène Geoffroy, frontalement opposée à l’accord entre le parti à la rose et les insoumis (et à la ligne majoritaire du PS), pousse son premier adjoint Stéphane Gomez à se présenter. Sa candidature pourrait être officialisée dans les prochains jours.
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