C’est la plus grande commune de France dirigée par le parti mélenchoniste. Enfin pas seulement. Depuis 2020, Patrick Proisy, élu de La France insoumise (LFI) dirige une coalition de partis de gauche à Faches‐Thumesnil, au sud de Lille. Au terme de son premier mandat, le maire sortant espère rempiler, et servir d’inspiration à l’heure où LFI nourrit de grandes ambitions pour le scrutin municipal 2026.
Missionné pour dresser un « répertoire des actions du mandat » à destination des « camarades qui préparent les élections municipales », Patrick Proisy a listé l’ensemble des « réalisations d’une majorité de gauche avec à sa tête un insoumis »… et non « les réalisations insoumises ». Ce choix des mots a toute son importance alors que dans la plupart des grandes villes françaises où ils font campagne, la stratégie des insoumis est de faire cavaliers seuls, à l’instar de Lille.
« Faire des communes des préfiguratrices de la révolution citoyenne », lit‐on dans Pour un nouveau communalisme, livre collectif publié en octobre par l’institut la Boétie, le laboratoire d’idées de la France insoumise (LFI). Comme jamais auparavant, LFI s’est mis en ordre de bataille pour remporter un maximum d’écharpes de maires. À Villeneuve d’Ascq, Roubaix mais aussi Toulouse, Lyon ou encore Vénissieux et Vaulx‐en‐Velin, ce sont des députés insoumis qui mènent les listes. Et même lorsqu’ils se présentent face à des maires sortants écologistes ou socialistes, tous prônent « la rupture ».
Élire des maires insoumis reviendrait à transformer les communes « en creuset[s] d’un changement global de politique, au service de l’émancipation de la société entière », écrivent les co‐auteurs de Pour un nouveau communalisme