Présidentielle : Christelle Morançais soutiendra Édouard Philippe, même face à Bruno Retailleau

Édouard Philippe et Christelle Morançais en visite dans une ferme Sarthe en février 2024. Photo : Compte X de Christelle Morançais
Édouard Philippe et Christelle Morançais en visite dans une ferme Sarthe en février 2024. Photo : Compte X de Christelle Morançais

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Par Thibault Dumas

Proche des deux présidentiables, la présidente de la Région Pays de la Loire a fait son choix pour 2027 : l’ancien Premier ministre et président d’Horizon, le parti qu’elle a rejoint en quittant LR, plutôt que l’actuel ministre de l’Intérieur auquel elle a succédé en 2017 à la tête du conseil régional.

On appelle cela un conflit de fidélité politique. Christelle Morançais, présidente (Horizons) de la Région Pays de la Loire, est devenue cet hiver une figure médiatique (presque) nationale, applaudie ou honnie pour les 100 millions d’euros de coupes effectuées dans le budget de la collectivité. Désormais, les deux personnalités politiques qui comptent dans son parcours sont en concurrence pour la présidentielle de 2027 : Bruno Retailleau, candidat non déclaré, et Édouard Philippe, qui lui l’est. « Les rapports sont bons », « Nous nous estimons » désamorcent l’un et l’autre dans les colonnes du Figaro.

Alors pacte ou duel ? Dans tous les cas, Christelle Morançais a le profil de « l’agent de liaison idéal » entre le ministre de l’Intérieur et l’ex-Premier ministre. « Il faut un candidat unique des LR jusqu’à Gabriel Attal, autour d’Édouard Philippe », affirme‐t‐elle aujourd’hui , dans une longue interview accordée à France Culture. Un choix clair, qui n’a rien d’une évidence, surtout au vu du poids politique pris récemment à droite par Bruno Retailleau, tout juste élu patron des Républicains.

Car en 2017, alors quasi‐inconnue, c’est elle qui avait été choisie, à la surprise générale, pour prendre la suite du Vendéen à la présidence du conseil régional. « Christelle Morançais incarne pleinement le renouvellement que beaucoup d’entre vous attendent », vante‐t‐il  alors. Une source à la Région affirme néanmoins « qu’il ne voulait surtout pas que son successeur lui fasse de l’ombre. »

Édouard Philippe et Christelle Morançais en visite dans une ferme Sarthe en février 2024. Photo : Compte X de Christelle Morançais
Édouard Philippe et Christelle Morançais en visite dans une ferme Sarthe en février 2024. Photo : Compte X de Christelle Morançais

« Une famille, ça ne se quitte pas »

D’ailleurs, entre eux, les relations vont peu à peu se refroidir, jusqu’à devenir « glaciales ». Après sa réélection facile sur son nom, en 2021, Christelle Morançais ligérienne façonne un conseil régional à sa couleur et joue une partition plus libérale. Alors qu’elle se rapproche de la Macronie, des rumeurs lui prédisent même une entrée prochaine au gouvernement.

Émancipée, Christelle Morançais finit par définitivement “tuer le père” fin 2022, en quittant Les Républicains. Une grosse année plus tard, elle rallie Horizons, parti qui, à ses yeux, incarne « une droite […] lucide, moderne, ouverte, connectée aux enjeux si complexes de notre temps. » En privé, Bruno Retailleau fulmine : « Une famille, ça ne se quitte pas ».

« Si j’ai rejoint Édouard Philippe, c’est parce que c’est un homme pour qui j’ai beaucoup d’affection et d’amitié. Un vrai homme d’État, avec une vraie posture que ce soit internationale ou nationale », redit aujourd’hui Christelle Morançais sur France Culture. Désormais vice‐présidente d’Horizons, elle y a trouvé un tremplin à la mesure de ses nouvelles ambitions. « Christelle Morançais ferait une bonne ministre… de l’Économie […], glissait ainsi Edouard Philippe au micro de Quotidien, cet hiver. C’est quelqu’un de très bien, de solide ».

Pour Christelle Morançais, la page Retailleau semble donc donc définitivement tournée. « J’ai beaucoup d’amitié pour les deux hommes, que se soit pour Bruno ou pour Édouard. Maintenant j’ai rejoint Horizons, j’ai rejoint Édouard, en souhaitant cette unité la plus large possible » répond elle quand France Culture l’interroge sur sa position en cas de candidature présidentielle de son prédécesseur à la Région. Elle en profite aussi pour se défendre de tout opportunisme. « Je suis très bien à la tête de cette Région. Je n’ai pas de plan de carrière en politique, dit‐elle. J’ai fait autre chose avant la politique, je ferai autre chose après. »

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