C’est un drôle de portrait de la Métropole européenne de Lille (MEL) que dressent les politologues lillois Fabien Desage et Nicolas Kaciaf dans un article publié en mars dans la revue québécoise Politique et Sociétés, intitulé « Des représentants livrés à eux-mêmes ? La Métropole européenne de Lille, entre invisibilité des oppositions internes et imperméabilité aux contestations externes ». Les deux politistes croisent leurs regards pour décrypter les « mécanismes de fermeture d’une institution sur elle-même ».
Le texte n’a rien d’un pamphlet. C’est bel et bien une réflexion scientifique, avec hypothèses de travail, arguments et utilisation de concepts pas forcément grand public, tels que la « dé-démocratisation », la « dé-parlementarisation » ou la « dé-conflictualisation idéologique ». Mais le fond est critique. En témoigne le passage consacré à l’étonnante réélection de Damien Castelain, en juillet 2020, à la tête de la quatrième agglomération de France. Pour les deux auteurs, celle-ci « revêt tous les traits d’une anomalie démocratique ». Rien de moins !
https://www.mediacites.fr/reportage/lille/2020/07/10/election-a-la-metropole-de-lille-on-prend-les-memes-et-on-recommence/
Damien Castelain n’appartient en effet a aucun grand parti. Il a pour seule légitimité populaire les 320 suffrages qui se sont portés sur son nom lors de sa dernière élection municipale à Péronne-en-Mélentois. Il est « en outre, triplement mis en examen depuis août 2019, pour “corruption”, “favoritisme” et “détournement de fonds publics”, dans deux affaires judiciaires distinctes », rappellent les politologues. Pourtant, malgré tous ces handicaps apparents, sa reconduction à la présidence de la MEL n’a . . .