Départ de Jean‐Michel Aulas : les enquêtes de Mediacités sur le désormais ex‐patron de l’OL

À la surprise générale, le nouveau propriétaire américain de l’Olympique lyonnais vient de débarquer l'emblématique président du club. Des Football Leaks à la construction du grand stade de Décines, Mediacités a régulièrement enquêté sur les affaires de « JMA ».

Conference de presse de Jean-Michel Aulas lors de la visite du Grand Stade du Parc Olympique Lyonnais a Decines-Charpieu (69) le 07/01/2016
Jean-Michel Aulas (ici en 2016) a été débarqué de la présidence de l'Olympique lyonnais. Photo : Andia.

Trente‐six ans de règne. Soit un an de plus que celui d’Edouard Herriot à la mairie de Lyon, relève Le Monde. Au lendemain d’un palpitant Lyon‐Montpellier (les gones l’ont emporté 5 à 4 après avoir été menés 4 à 1), Jean‐Michel Aulas a été débarqué de la présidence de l’Olympique lyonnais ce lundi 8 mai 2023. Ainsi en a décidé le nouveau propriétaire du club, l’américain John Textor.

Dans un communiqué diffusé au petit matin, confirmant l’information publiée dans la nuit de dimanche à lundi par L’Équipe, l’OL Groupe annonce que John Textor a été nommé président du conseil d’administration le 5 mai dernier et qu’il assurera les fonctions de directeur général « pour une période intérimaire ». Jean‐Michel Aulas devient lui « président d’honneur ».

Ce « découronnement », comme le titre L’Équipe à sa Une ce mardi, sanctionne des divergences stratégiques entre « JMA » et les dirigeants d’Eagle Football, la société de John Textor. Elles concernent notamment le sort à réserver à la cellule de recrutement du club. Comme le prévoit l’accord passé avec les repreneurs de l’OL [relire notre article : Rachat de l’Olympique lyonnais : la fin du feuilleton ne lève pas toutes les inconnues], en remerciant Jean‐Michel Aulas moins de trois ans après la vente du club, Eagle devrait lui verser une indemnité de 10 millions d’euros [lire la mise à jour à la fin de notre article]. La somme n’effacera pas la soudaineté du limogeage de celui qui a bâti et incarné un empire du football, à son sommet sportif pendant la décennie 2000 (sept titres de champion de France d’affilée).

Des coulisses de la vente à John Textor à celles de la construction du grand stade de Décines, depuis la création de Mediacités Lyon, en 2017, nous avons régulièrement enquêté sur les affaires de Jean‐Michel Aulas. À l’occasion de son départ précipité, retrouvez ci‐dessous quelques‐unes de nos publications.

2022 – Rachat de l’Olympique lyonnais : un si long feuilleton

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Jean‐Michel Aulas et John Textor, patron du fonds américain Eagle Football Holdings, le 21 juin 2022. Photo : Sipa.

Reporté à six reprises, le bouclage de la reprise de l’OL par John Textor est enfin sur le point d’aboutir, écrivions‐nous en décembre 2022. Mais le montage de l’opération pose plusieurs questions gênantes sur l’avenir du club.

Rachat de l’Olympique lyonnais : la fin du feuilleton ne lève pas toutes les inconnues

Quelques mois plus tôt, en juin 2022, nous nous penchions déjà sur l’arrivée annoncée des Américains d’Eagle Football à la tête de l’OL. « Diversement apprécié, le passage sous pavillon américain de l’OL fera les affaires de Jean‐Michel Aulas, mais l’opération est‐elle une bonne chose pour tout le monde ? », nous interrogions‐nous en passant en revue l’ensemble des protagonistes du dossier.

Les gagnants et les perdants du rachat de l’Olympique lyonnais

2019 – Jean‐Michel Aulas et les Football Leaks

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Jean‐Michel Aulas. Illustration : Jean Paul Van der Elst.

En 2018, le consortium de médias européens EIC (European investigative collaborations) dévoile de nouveaux documents « Football Leaks », du nom de cette fuite de fichiers qui documentent la face sombre de la planète foot. Mediacités s’y plonge pour en tirer un récit en trois actes sur les discrètes manœuvres de Jean‐Michel Aulas pour façonner le football français à sa sauce, de la création d’un syndicat des clubs de Ligue 1 à la réforme des compétitions européennes.

Ce que les Football Leaks révèlent de l’influence de Jean‐Michel Aulas

2017 – L’histoire secrète du grand stade

Fra Inauguration of the new stadium of Olympic Lyonnais.
Le grand stade de l’Olympique lyonnais, à Décines, dans l’Est lyonnais. photo : Sipa.

Grâce à des témoignages inédits, notamment d’anciens ministres des Sports, Mediacités a pu retracer, à travers une série en quatre épisodes publiés en 2017, les quinze ans de lobbying et de coups politiques et économiques qui ont permis à Jean‐Michel Aulas de doter l’Olympique lyonnais d’un méga stade privé. Une entreprise où se sont mêlés intérêts particuliers et argent public, et qui a repoussé en France les limites du foot‐business.

Olympique lyonnais : l’histoire secrète du grand stade

Dans un premier épisode, nous racontions comment Jean‐Michel Aulas posa les fondations de son projet de grand stade en tordant le bras du gouvernement français.

EPISODE 1 – Comment Aulas a forcé les portes de la bourse

Il fut aussi question, dans l’épisode « Gérard Collomb, en service commandé pour l’OL », du rôle de lobbyiste que l’ancien sénateur maire de Lyon joua, à l’époque, au profit des affaires de Jean‐Michel Aulas.

EPISODE 3 – Gérard Collomb, en service commandé pour l’OL

Mise à jour, vendredi 12 mai - Non pas seulement 10 mais 24 millions d’euros. C’est la somme avec laquelle Jean‐Michel Aulas quitte la présidence de l’Olympique lyonnais. Selon un communiqué publié jeudi 11 mai par le groupe, elle se décompose de la façon suivante : une indemnité de 10 millions d’euros, comme convenue avec Eagle Football au moment de la revente du club en cas de départ anticipé de « JMA », et 14,4 millions d’euros pour le rachat sous trois mois d’un tiers des actions qu’Holnest, la société de l’ancien boss, détient dans l’OL. S’ajoutent enfin une voiture de fonction et une loge dans le grand stade de Décines. En échange, Jean‐Michel Aulas renonce à entreprendre tout recours et toute action contre le groupe.


Nos autres enquêtes sur l’Olympique lyonnais de Jean‐Michel Aulas : 

  • Petit additif : Edouard Herriot a été maire de Lyon de 1905 à 1940 puis de 1945 à 1957 (année de sa mort). La longévité de Aulas est à considérer juste lors du premier mandat de EH.
    Amicalement,
    bbz

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Par Nicolas Barriquand