Vatel, Alila, conservatoire de musique… L’impact des enquêtes de Mediacités Lyon en 2023

Révéler et après ? Que se passe-t-il après les publications de Mediacités ? Grève, ouverture d'une enquête judiciaire, dépôts de plainte ou conférence de presse en urgence… Pour la quatrième année consécutive, nous avons passé en revue les conséquences de nos articles en 2023.

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Illustration : montage H.Mercier/Mediacités.

À quoi sert le journalisme d’investigation ? C’est désormais un rituel : à l’approche de la fin de l’année, nous prenons le temps de nous retourner sur les publications des douze derniers mois – environ 200 pour notre édition lyonnaise – pour tenter d’apporter des réponses à cette question.

Nos révélations ont‐elles fait évoluer les choses ? Et dans quel sens ? Sont‐elles à l’origine d’un débat public ou d’une procédure judiciaire ? Ou bien, à l’inverse, ont‐elles fait pschitt ? Pour la quatrième année consécutive, nous nous sommes pliés à cet exercice salutaire du « rapport d’impact ». Voici le résultat.

1 – Harcèlement chez Vatel : étudiants en grève et omerta brisée

Rappel des faits – Le 14 mars dernier, Mediacités publie une enquête intitulée « A l’école hôtelière Vatel, omerta et réaction tardive face à des accusations de violences sexistes et sexuelles ». Témoignages et courriers internes à l’appui, nos deux journalistes Mattéo Tiberghien et Nathan Hallegot révèlent le harcèlement voire les gestes déplacés de deux professeurs du restaurant d’application parisien du célèbre groupe lyonnais – autoproclamé numéro 1 mondial de son secteur – à l’endroit de leurs étudiants ou d’anciens étudiants. Leur article documente aussi la gestion de ces enseignants par la direction de Vatel : alertée depuis au moins 2020, celle‐ci les a maintenus en poste.

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Etudiants du restaurant d’application parisien du groupe Vatel. Image : capture d’écran vidéo de Vatel.

Impact - Deux semaines après la publication de notre enquête, une classe de 3e année de Vatel se met en grève. « Votre article a beaucoup tourné parmi les Vatéliens [le nom que se donnent les étudiants du groupe] », nous confie alors un des étudiants mobilisés. Ces derniers réclament des explications officielles de la part de la direction de l’école. Conséquence du mouvement : le restaurant d’application parisien ferme pendant plusieurs jours. La grève s’étend au fil des semaines suivantes jusqu’à une soixantaine d’étudiants qui réclament le départ des professeurs mis en cause. En vain. D’après nos informations, les deux continueraient toujours d’enseigner à Vatel. Ils auraient toutefois mis fin à leurs comportements problématiques.

En parallèle de nos publications, d’autres médias s’emparent du sujet. L’Agence France presse (AFP) publie notamment une dépêche mi‐avril qui reprend et confirme les informations révélées un mois plus tôt dans Mediacités. Alors que l’hôtellerie-restauration était jusqu’à présent restée hermétique à la libération de la parole initiée par le mouvement #MeToo, l’affaire Vatel contribue à briser l’omerta dans ce secteur. En juin dernier, à leur tour, nos confrères de Tribune de Lyon s’intéressent ainsi au phénomène. « Violences en cuisine : la génération qui dit non ! », titre à sa Une le magazine. Point de départ du dossier très complet publié dans ses pages : les révélations du 14 mars 2023 de Mediacités.

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2 – Promoteur Alila : des procès et une pluie de réactions

Rappel des faits - Sur Mediacités Lyon, 2023 aura été une « année Alila », du nom de ce promoteur immobilier spécialisé dans la construction de logements sociaux. Alors que nous avions commencé à enquêter sur le groupe d’Hervé Legros, nous apprenons, le 16 janvier dernier, que le PDG et son épouse Géraldine Mazier, directrice juridique d’Alila, sont placés en garde à vue dans le cadre d’une information judiciaire pour harcèlement moral et abus de biens sociaux.

Nous laissons passer la tempête médiatique avant de publier, le 7 février, notre première enquête sur le promoteur intitulée « Factures impayées et sous‐traitants en faillite : l’autre scandale du promoteur immobilier Alila ». D’autres révélations suivront les semaines d’après : sur une condamnation aux prud’hommes d’Hervé Legros en première instance pour « harcèlement moral », sur le management du patron, sa collection de voitures de luxe et certains déplacements en jet privé, ou encore sur le chantier de rénovation de son manoir d’Écully.

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Hervé Legros, PDG d’Alila, ici dans ses bureaux à la Cité internationale à Lyon. Photo : MaxPPP.

Impact - Les impacts de notre série d’enquêtes sont de deux ordres. D’ordre judiciaire tout d’abord. Comme nous vous l’avons raconté au fil de l’année, Hervé Legros – qui n’a jamais daigné répondre personnellement à nos questions et qui ne nous a jamais adressé la moindre demande de droit de réponse suite à nos publications – nous a attaqué coup sur coup avec deux plaintes en diffamation. Ces deux affaires ont été jugées à l’automne 2023 et ont débouché sur une victoire éclatante de Mediacités : notre journal a été relaxé et le tribunal judiciaire a condamné Alila et son PDG pour procédure abusive. Mais le promoteur est coriace : il a aussitôt interjeté appel et a déposé une nouvelle plainte, toujours pour diffamation, suite à la publication dans nos pages d’une brève sur ses démêlés avec le fisc.

Nos révélations sur le fonctionnement d’Alila ont également rencontré un certain retentissement auprès des professionnels du bâtiment et de la promotion immobilière, et plus généralement auprès de tous ceux qui travaillent de près ou de loin avec le groupe d’Hervé Legros [lire à ce sujet notre article « Clients d’Alila embarrassés, élus gênés : comment les affaires affectent le promoteur immobilier »].

Notre rédaction a ainsi été destinataire de nombreux mails de sous‐traitants, d’artisans ou de clients souhaitant dénoncer des agissements du promoteur lyonnais. Certains se sont emparés de nos publications pour raconter sur le réseau social LinkedIn les déboires qu’ils rencontreraient avec Alila. C’est le cas par exemple de cet entrepreneur breton qui mobilise des membres de son réseau en vue d’intenter des actions judiciaires contre le promoteur immobilier.

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Alila : l’envers d’une success story

3 – Notes de frais de Laurent Wauquiez : Anticor s’en mêle

Rappel des faits – L’histoire débute non pas en 2023, ni même en 2022, mais en 2021. En septembre de cette année‐là, nous adressons un mail au cabinet de Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne‐Rhône‐Alpes, pour consulter ses notes de frais remboursées par la collectivité, pour les années 2019, 2020 et 2021. Comme nous vous l’avons raconté dans nos pages [lire notamment ce post La Fabrique qui comprend une chronologie de nos démarches], devant le refus de la Région de nous communiquer ces documents administratifs – contrairement à ce que la loi prévoit – nous avons saisi la Cada (la Commission d’accès aux documents administratifs) – qui nous a donné raison – puis introduit une requête auprès du tribunal administratif pour obliger le président Wauquiez à faire œuvre de transparence – la procédure est toujours en cours.

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Laurent Wauquiez. Photo : Sipa ; Montage : N.Barriquand/Mediacités.

Impact - En 2023, le dossier a connu une timide, pour ne pas écrire risible, avancée : en mars, la direction générale des services de la région Auvergne‐Rhône‐Alpes nous a adressé un « tableau récapitulatif » des frais engagées par la collectivité. Soit trois lignes (« Réceptions » ; « Voyages, déplacements » ; « Frais de mission et de déplacement ») pour neuf chiffres. Et c’est tout ! Aucun détail sur les sommes ni aucun justificatif. Notre demande reste donc toujours d’actualité et c’est désormais à la justice administrative de se pencher dessus.

Par ailleurs, notre initiative pour pousser la Région à se montrer transparente sur les frais de ses élus a été reprise par Anticor. A son tour, l’association de lutte contre la corruption a sollicité par courrier la collectivité, le 3 novembre dernier, pour réclamer communication des notes de frais et justificatifs de la présidence pour les années 2021 et 2022. Sans réponse pour le moment. Dans sa demande, Anticor mentionne notamment les noms de quatre collaborateurs : Geoffrey Mercier, Blandine Vinagre‐Rocca, Arnaud Beuron et Charlotte Vaillot. Les deux derniers sont soupçonnés d’avoir été rémunérés par la Région pour travailler, depuis Paris, avant tout pour la carrière politique de Laurent Wauquiez.

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Impact en sourdine

Parfois nos enquêtes provoquent des réactions ou des changements, mais en coulisses. En sourdine en quelque sorte. Un exemple : le 28 novembre dernier, nous publions un article sur la baisse des subventions que la métropole de Lyon alloue aux pépinières d’entreprises. Contactée à l’époque, Emeline Baume, la vice‐présidente du Grand Lyon chargée de l’Économie, n’avait pas souhaité répondre à nos questions, officiellement pour des raisons d’agenda. Le cabinet du président Bruno Bernard nous avait toutefois envoyé quelques éléments de réponse par mail.

Métropole de Lyon : la majorité écologiste assèche les pépinières d’entreprises

Une quinzaine de jours plus tard, Emeline Baume a reçu des représentants d’une des pépinières concernées. Furieuse, d’après nos informations, d’avoir découvert que la presse s’était emparée du sujet, elle s’est engagée à maintenir les subventions de 2024 au même niveau que celles de 2023 (qui avaient baissé par rapport aux années précédentes), comme la Métropole nous l’avait laissé entendre.

Quelques jours après notre publication, Le Progrès s’est par ailleurs emparé du sujet (sans mentionner Mediacités…) en consacrant un article à la pépinière Cap Nord de Rillieux‐la‐Pape, dans son édition du 10 décembre 2023. Le journal donne la parole à Xavier Bérujon, président de la structure et adjoint au maire de la commune, qui dénonce la baisse de la subvention du Grand Lyon. Nous avions bien entendu sollicité cet élu rilliard pour notre enquête. Sans succès. Il faut croire que notre publication lui a délié la langue…

4 – « Affaire Tubéry » au conservatoire de Lyon : des plaintes et un retour

Rappel des faits. L’affaire a résonné fortement dans le petit monde feutré de la musique classique. En février dernier, Mediacités révélait que Jean Tubéry, professeur de cornet à bouquin – un instrument à vent – au conservatoire national de Lyon et figure de la musique baroque, avait écopé de cinq mois de mise à pied en juin 2022 pour « manquement à son obligation de dignité d’égalité de traitement et d’exemplarité vis‐à‐vis de ses étudiants, notamment féminines », reconnaissant au passage certains « comportements déplacés ». En s’appuyant sur une dizaine de témoignages, notre enquête montrait que l’enseignant avait fait l’objet depuis plusieurs mois d’accusations de harcèlement de la part d’une dizaine d’étudiantes et étudiants, pour des réflexions ou des gestes déplacés, dont certains à connotation sexuelle.

Ces faits ont été collectés lors d’une enquête administrative dépêchée à l’époque par la direction du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon (CNSMDL), qui avait toutefois mis de côté d’autres accusations plus graves, comme nous l’écrivions. Une enseignante du conservatoire relate ainsi une scène pouvant s’apparenter à une agression sexuelle, ainsi que des textos où Jean Tubéry multiplie les sous‐entendus sexuels. Interviewé par Mediacités, puis dans le cadre d’un droit de réponse, ce dernier avait vivement réfuté les accusations dont il faisait l’objet, dénonçant des « calomnies » et un désir de vengeance des accusatrices.

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Le musicien Jean Tubéry. Image : capture d’écran Ensemble La Fenice.

Impact. Après la publication de notre article, plusieurs autres artistes ayant côtoyé de près ou de loin Jean Tubéry ont témoigné d’une attitude ambiguë de l’enseignant, notamment sur Facebook. Surtout, le professeur est désormais visé par deux plaintes pénales. La première a été déposée par une ancienne étudiante pour « harcèlement sexuel » et « agressions sexuelle », comme l’a écrit La Lettre du Musicien. La seconde émane d’une ancienne collaboratrice, comme nous l’avons révélé. Contactées en cette fin d’année, les deux plaignantes indiquent ne pas avoir été informées des suites données à ces plaintes.

Notre enquête a aussi conduit le conservatoire de Lyon à ouvrir une seconde enquête administrative pour recueillir d’éventuels nouveaux témoignages sur l’enseignant. En cette fin d’année 2023, le directeur du conservatoire Mathieu Ferey indique que cette deuxième enquête, confiée à un cabinet d’avocat, a conclu que Jean Tubéry « avait bien eu un comportement inapproprié envers des étudiants de sexe féminin mais qu’il avait déjà été sanctionné pour des manquements similaires en juin 2022 ». Selon le directeur, qui précise ne pas avoir été entendu par d’éventuels enquêteurs judiciaires, les faits ne pourraient pas être qualifiés de harcèlement. Depuis le mois d’octobre 2023, Jean Tubéry a repris ses activités d’enseignant au conservatoire. 

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5 – Le maire de Vienne accusé de violences : conférence de presse en urgence

Rappel des faits – Son nom n’était pas inconnu des lecteurs de Mediacités… Lundi 26 juin dernier, à 11h45, nous révélons que Thierry Kovacs, maire (LR) de Vienne, est visé par une enquête judiciaire pour « violences volontaires ». Christian Mange, un prestataire de la Ville chargé de l’animation des réseaux sociaux, accuse l’élu de l’avoir frappé (« un violent coup de poing au niveau de ma poitrine », a‑t‐il soutenu lors de son dépôt de plainte) en pleine rue.

Les deux hommes se connaissent depuis plusieurs années : le premier a notamment participé à la campagne des élections législatives de 2022 lors desquelles l’édile était candidat comme suppléant. Dans notre article, le maire, qui est par ailleurs l’un des vice‐présidents de Laurent Wauquiez à la région Auvergne‐Rhône‐Alpes, nie catégoriquement les faits reprochés : « C’est n’importe quoi ! »

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Thierry Kovacs, maire (LR) de Vienne depuis 2014. Image : Capture d’écran des vœux du maire 2023.

Impact - Le jour même, le 26 juin donc, Thierry Kovacs organise une conférence de presse en mairie, dans l’après-midi. Devant nos confrères, il confirme faire l’objet d’une enquête judiciaire et annonce avoir été interrogé pendant deux heures au commissariat de Vienne. De nouveau, il dément avoir frappé Christian Mange et prétend être victime d’un « chantage », comme il nous l’avait également déclaré, à propos de la revente d’une page Facebook à la municipalité.

De son côté, l’opposition municipale de Vienne publie un communiqué. « La justice aura à se prononcer sur la plainte déposée pour violence à l’encontre de Thierry Kovacs, écrit‐elle. Si l’enquête venait à confirmer la gravité des faits, le maire, dépositaire de l’autorité publique, ne pourrait plus exercer son mandat dans la sérénité et devrait en tirer toutes les conséquences. »

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L’impact dont on ne peut pas parler

L’objet du mail s’est affiché en majuscules : « REQUISITION JUDICIAIRE ». Un peu plus tôt dans l’année, notre rédaction a été destinataire d’un message d’un officier de police judiciaire nous priant – et « au besoin » requérant – de lui transmettre « dans les meilleurs délais » l’intégralité d’un article publié sur Mediacités quelques jours auparavant. Impossible de vous dévoiler précisément de quelle publication il s’agissait : cela nous exposerait à « des poursuites pénales », comme le précise la réquisition judiciaire. Précisons a minima qu’elle révélait de nouveaux éléments concernant une personnalité locale dont le nom est cité dans une enquête judiciaire en cours conduite par l’officier qui nous a écrit. Autrement dit, notre article est venu garnir le dossier d’instruction en question. 

6 – Conflit d’intérêts aux Hospices civils de Lyon : la justice ouvre une enquête

Rappel des faits - Rendons à César… En octobre 2022, la Chambre régionale des comptes rend public un rapport sur la gestion des Hospices civils de Lyon (HCL) depuis 2016. Au détour d’une sous‐partie dans le chapitre des « partenariats », les magistrats financiers épinglent la convention passée entre les HCL et une société de médecins ophtalmologistes libéraux pour l’utilisation d’équipements de pointe de l’hôpital Edouard Herriot. Problème : l’un des co‐gérants de la société en question n’était autre que le mari de la cheffe du service d’ophtalmologie concerné, Carole Burillon, par ailleurs conseillère métropolitaine du Grand Lyon.

La Chambre régionale des comptes (CRC) estime que cette « situation de conflit d’intérêts » aurait fait perdre près de 500 000 euros à l’hôpital public. L’information passe pourtant inaperçue jusqu’à ce que nous lui consacrions une enquête complète publiée le 22 novembre 2022. La direction des HCL nous annonçait alors ne pas envisager de poursuites ou de sanctions contre Carole Burillon.

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La cheffe du service ophtalmologie de l’hôpital Edouard Herriot, Carole Burillon. Image capture d’écran LT.

Impact - Comme nous l’avons raconté dans nos colonnes, un rebondissement survient en mars dernier : Anticor adresse à la justice un signalement sur le coûteux conflit d’intérêts de Carole Burillon. L’association de lutte contre la corruption se base sur les découvertes de la CRC mais agit après en avoir pris connaissance à la lecture de Mediacités. Le procureur de la République de Lyon s’empare du dossier quelques semaines plus tard, suite au signalement d’Anticor, et ouvre une enquête pour « prise illégale d’intérêts » et « détournement de fonds publics ».

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Débats, livre… Quand nos enquêtes jouent les prolongations

Susciter le débat, ouvrir la discussion. Cette année encore, plusieurs de nos enquêtes ont donné lieu à des rencontres publiques. En début d’année, la publication d’une série d’articles sur la vallée de la chimie – au centre de toutes les attentions depuis le début du scandale de la pollution aux PFAS – s’est prolongée par une conférence organisée à la Maison de l’environnement de Lyon à laquelle ont assisté près d’une centaine de personnes. Au printemps, Mediacités a ensuite animé une table ronde sur le manque de mixité sociale et d’origine dans les collèges de la métropole de Lyon, avec, parmi les participants, le recteur de l’Académie. Un sujet sur lequel nous enquêtons en profondeur depuis plus d’un an.

Collèges cherchent mixité sociale

Au fil de l’année, en partenariat avec le cinéma de la Croix‐Rousse L’Aquarium, nous vous avons également proposé des projections et débats sur le quartier de Gerland, suite à notre enquête sur la cité jardin du 7e arrondissement de Lyon ; sur les lanceurs d’alerte avec Denis Breteau, ancien cadre de la SNCF à l’origine de révélations sur un appel d’offres douteux ; sur les violences policières, en écho à de précédentes publications ; ou encore sur le fonctionnement de la démocratie locale, un thème régulièrement ausculté par nos soins.

Cette année, une enquête initiée par Mediacités a aussi trouvé son aboutissement sous la forme d’un livre. À la rentrée de septembre 2022, nous avions lancé un appel à témoignages pour documenter la situation dans les crèches privées. De nombreux professionnels de la petite enfance (plus d’une centaine) nous avaient alors raconté la pression au quotidien, les logiques de rendement et la dégradation de leurs conditions de travail. Nous avions raconté cette réalité dans plusieurs articles avant que ceux‐ci soient repérés par Le Seuil.

Petite enfance : crèches en souffrance

La maison d’édition a alors proposé à notre journaliste Mathieu Périsse de poursuivre l’enquête, ce qu’il a fait au cours de l’année 2023 avec sa consœur Daphné Gastaldi. Leur travail s’est achevé avec la publication du Prix du berceau – Ce que la privatisation des crèches fait aux enfants. Leur ouvrage paru en septembre dernier a grandement contribué à mettre dans le débat médiatique et politique national le sujet des crèches.

  • Merci a mediacites pour toutes ces enquetes et pour reprendre la conclusion de l’article et concernant le sujet de la santé, ies enquetes ont ouvert le debat mais n’ont pas apportees de reponses politiques a hauteur des problemes soulevés.

    On peut citer pele mele ces dernieres annees :
    – les creches, le manque de solutions criantes sur la metropole et le bizness scandaleux decrit dans le prix du berceau.
    ‑les EHPHAD avec les fossoyeurs et le complement d’enquete
    ‑les conflits d’interet aux hcl, sans oublier la facture salee des avis mc kinsey ou le lean management débridé.
    ‑les enquetes sur la psychiatrie au vinatier et a st cyr au mont d’or
    ‑le fonctionnement de clinea a champvert
    ‑le scandale grall a l’ARS et le pantouflage public/privé
    ‑la une recente du progres sur l’attente de 16h aux urgences de lyon sud couplee avec la mort recente du jeune de 25 ans aux urgences de hyeres
    Le scandale des centres dentaires low cost
    Les bebes coca.
    L’AME
    Et j’en oublie..

    Les affaires se succedent, et chaque jour c’est de pire en pire.

  • Merci pour tout ce travail et pour l’excellente qualité rédactionnelle de vos articles. En vous lisant (trop rarement à mon goût) je me dis qu’il serait catastrophique de vous voir disparaitre, et donc que je me dois de continuer à vous soutenir financièrement.

    Ceci étant dit j’observe que dans ce récapitulatif 2023, Anticor a pris votre relais dans deux affaires. C’est évidemment une bonne chose, mais cela fait fortement regretter que cette association n’ait pas bénéficié du renouvellement de son agrément par le Gouvernement.

    Rester en démocratie est décidément un combat permanent …

    Longue vie à vous 😉

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Temps de lecture : 13 minutes

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Par Nicolas Barriquand, avec Mathieu Périsse