Mediacités publie son rapport d’impact pour l’année 2022

Pour la troisième année consécutive, Mediacités publie son rapport d'impact. Sur les 750 articles publiés en 2022, nous avons sélectionné quelques enquêtes et mesuré leur retentissement. Si les conséquences ne sont pas toujours à la hauteur de nos espérances, l'exercice montre toute la force d'une information indépendante pour faire bouger les lignes et changer les regards.

2021-01-impact-enquetes-mediacites
Photo : Joseph Melin

Êtes‐vous guettés par la « fatigue informationnelle » ? Cette notion nouvelle a fait irruption dans le débat public, en septembre 2022, à l’occasion de la publication d’un rapport remarqué de la Fondation Jean‐Jaurès. L’enquête – l’une des premières du genre – s’est penchée sur le rapport des Français à l’information. Et, surprise, 53 % ont indiqué qu’ils souffraient d’une fatigue informationnelle – dont 38 % beaucoup !

Les raisons de ce ressenti sont multiples : les personnes sondées dans l’étude évoquent une lassitude face à des informations répétitives, peu pertinentes – voire biaisées –, souvent trop complexes et qui plombent leur humeur. La conséquence de cet état de saturation et d’impuissance ? L’évitement. 77% des sondés déclarent qu’il leur arrive de limiter ou de cesser de consulter les informations, dont 28% régulièrement. Et c’est le cas de 90% de ceux qui se disent les plus « fatigués » par l’info.

De tels résultats ne peuvent que perturber un journaliste. Si les liens entre le public et l’info se distendent, que reste‐t‐il de notre métier ? Sans compter que, sondage après sondage, le taux de confiance des Français envers les médias navigue en très basses eaux – il n’excède pas les 25 à 30 %…

Lorsque nous avons créé Mediacités il y a six ans, nous avions l’intuition qu’il fallait privilégier la qualité sur la quantité, mais aussi enquêter avec et pour son public en s’appuyant sur un modèle le plus indépendant possible. D’où l’absence de publicité et le choix de l’abonnement comme ressource principale ; d’où un contrôle de la majorité du capital par les fondateurs, pour l’essentiel des journalistes guidés par le seul intérêt éditorial ; d’où une approche éditoriale participative innovante. Ces ingrédients devaient servir d’antidotes au sentiment de trop plein et à la défiance.

L’information fait bouger les lignes

Nous avions aussi la conviction chevillée au corps qu’il était nécessaire de développer un contre‐pouvoir médiatique dans chaque région afin de « lutter contre la constitution de baronnies, de déverrouiller les systèmes quels qu’ils soient et d’endiguer la défiance généralisée qui mine notre démocratie », écrivions‐nous dans notre Manifeste fondateur. D’où notre positionnement éditorial sur l’investigation locale.

Six ans plus tard, cette conviction demeure inébranlable. L’information fait bouger les lignes, nous le constatons jour après jour. Sans doute pas assez fortement, pas assez rapidement. Mais elle aide à réguler notre société par plus de connaissance et de transparence. Si Mediacités demeure fragile, notre journal s’est installé dans le paysage. Il est craint en haut lieu. Il est de plus en plus attaqué en justice, preuve que nos enquêtes dérangent. Il est sollicité par un nombre croissant de citoyens et de lanceurs d’alerte. Il crée du débat, favorise les échanges et les rencontres.

En êtes‐vous toujours convaincus ? Doutez‐vous parfois de l’utilité de nos investigations locales ? Avez‐vous eu l’envie de fermer les yeux en découvrant la teneur souvent critique de nos enquêtes qui peuvent, il est vrai, plomber votre moral ? Ce 3e rapport annuel d’impact revient sur quelques effets concrets de nos investigations à Nantes, Lille, Lyon et Toulouse. L’inventaire n’est pas exhaustif. Mais il prouve par l’exemple la force de l’info indépendante et sa nécessité. Ce rapport d’impact constitue un formidable dopant pour contrer « l’aquabonisme » et la désillusion. La lèpre de notre démocratie. Bonne lecture !

L’IMPACT DE NOS ENQUETES 2022 A NANTES

1 – Un « management toxique et sexiste » à Audencia

Le siège et campus principal d’Audencia qui jouxte l’Université de Nantes (c) Thibault Dumas
Le siège et campus principal d’Audencia. Photo Thibault Dumas pour Mediacités

Rappel des faits – Le 8 septembre, nous publions nos deux premières enquêtes consacrées à Audencia, la prestigieuse école de commerce de Nantes. En nous appuyant sur une vingtaine de témoignages, nous y décrivons par le détail un management « toxique » et « sexiste » de la direction. Un fonctionnement à l’exact opposé des valeurs de responsabilité sociale et environnementale enseignées aux étudiants.

L’onde de choc fut immédiate. D’un côté, l’école monte aussitôt une cellule de crise pour riposter à « des articles à charge ». De l’autre, de nouveaux témoignages affluent auprès de Mediacités dans une proportion inégalée (une cinquantaine au total). Nos révélations se succèdent et finissent par être reprises dans les médias nationaux et locaux. Derrière le management décrié de la direction, c’est le modèle des écoles de commerce, prises dans une frénésie de croissance, qui est remis en question.

Impact - Deux mois après nos premières publications, le n°2 de l’établissement démissionne pour « des raisons personnelles », selon la version officielle. Un audit est commandité pour faire toute la lumière sur les dysfonctionnements. Le directeur d’Audencia est contraint de reconnaître des « maladresses » et le « mal‐être » des équipes lors d’une assemblée générale extraordinaire. Un abcès est percé. Surtout, la parole s’est libérée et ce résultat est, à lui seul, un succès. « Jusqu’ici, je me disais que j’étais folle, que mon histoire hyper douloureuse était singulière, nous a par exemple confié une cadre d’Audencia. À la lecture de l’enquête, j’ai eu de la tachycardie. Ça décrit exactement ce que je vis. Ce management ultra‐pyramidal et brutal, ce sexisme permanent… »

Notre dossier complet à (re)lireMalaise chez Audencia

 

2 – Navibus rapatrie ses fonds luxembourgeois vers la France 

1280px-Navibus-_Nantes
Navibus effectuant la navette entre Nantes et Trentemoult. / Photo : CC 4.0 François de Dijon

Rappel des faits – Le 11 mars 2021, Mediacités révèle que l’entreprise exploitant les Navibus nantais (via une délégation de service public de la Semitan, opérateur des transports nantais) exfiltre ses bénéfices dans une holding luxembourgeoise qui n’est en fait qu’une simple boîte aux lettres. Ce tour de passe‐passe s’apparente à une évasion fiscale présumée. Dans le Grand‐Duché, il n’y a pas de taxes sur les dividendes ni d’impôt sur la plus‐value. Les sommes en jeu avoisinent 4,8 millions d’euros.

Impact - Dix‐huit mois plus tard, la holding luxembourgeoise est fermée et les sommes sont rapatriées à Nantes. Un accord – dont nous ignorons les détails – a été scellé entre l’entreprise et le fisc français. La pression était devenue trop forte pour que Marcel Le Roux, patron des Navibus, maintienne son montage fiscal avantageux, dont il faisait aussi profiter sa femme et ses deux fils.

Nos articles à (re)lire :

 

3 – Les artistes nantais un peu mieux rémunérés 

jessica-pamp-JNTSoyb_bbw-unsplash
Image d’illustration – Unsplash – CC

Rappel des faits – le 17 février 2022, Mediacités décrit dans une enquête la précarité subie par les artistes dans une ville qui a fait de la culture un moteur de son développement.

Impact - Quatre mois plus tard, la ville adopte enfin le principe d’une rémunération pour les artistes exposés dans les galeries publiques. La mesure devrait bénéficier à 28 artistes en 2022, pour un montant total de 19 000 euros. Soit, en moyenne, 678 euros par artiste. Pas de quoi sortir de la précarité, mais un progrès en termes de droit et de reconnaissance de leur travail.

Nos articles à (re)lire :

 

4 – La crise ouverte au Medef 

2022-05-medef-44-loire-atlantique
Image : Pierre Leibovici

Rappel des faits - Le 17 mai 2022, Mediacités dévoile les raisons de la crise d’une ampleur inédite qui déchire le Medef de Loire‐Atlantique.

Impact - Six mois plus tard, la querelle continue et les plaintes se multiplient. Cette situation inextricable a poussé les instances nationales du Medef à exiger une réforme statutaire de son antenne départementale « qui devra avoir abouti avant mars 2023 ».

Nos articles à (re)lire :

 

5 – La salle d’obsèques civiles remise sur les rails

enterrement
Image d’illustration – Pixabay

Rappel des faits – Le 17 mars 2022, Mediacités révèle l’abandon par Johanna Rolland d’une de ses promesses de campagne : la création d’une salle d’obsèques civiles. Cet équipement devait permettre d’éviter aux habitants de la métropole d’inhumer leurs proches directement au cimetière – quel que soit le temps – ou de devoir payer l’accès à des salles gérées en délégation de service public par des entreprises de funérailles privées.

Impact - Une semaine après notre publication, la maire de Nantes fait volte‐face. Elle relance le projet en débloquant 50 000 euros pour la réalisation d’une étude sur la création d’une salle d’obsèques civiles. Johanna Rolland promet aussi que la ville organisera, début 2023, une démarche de dialogue citoyen sur le sujet. Celle‐ci devra définir, à l’automne 2023, les modalités de mise en œuvre du projet.

Nos articles à (re)lire :

 

6 – La vie municipale tumultueuse de Treillières

Mairie Treillieres
La mairie de Treillières, en Loire‐Atlantique. / © Photo : Guillaume Frouin

Rappel des faits – Depuis mai 2020, Mediacités multiplie les enquêtes sur la gestion de cette commune de 10 000 habitants située au nord de Nantes et aux petits avantages accordés au maire et à certains de ses adjoints.

Impact – Nos révélations en cascade ont poussé plusieurs élus à la démission, fait perdre au maire sa place au sein du conseil communautaire et conduit l’association Anticor à porter plainte pour favoritisme et détournement de fonds publics.

Parmi nos articles à (re)lire :


 

L’IMPACT DE NOS ENQUETES 2022 A LYON

1 – Coupe d’arbres à Fourvière : la ville de Lyon adopte une nouvelle procédure

Rappel des faits - En juillet 2021, Mediacités consacrait une enquête à la coupe d’une trentaine d’arbres sur la colline de Fourvière, en plein secteur sauvegardé et (en théorie) protégé par l’estampille « Espace boisé classé », par le promoteur immobilier Nicolas Gagneux (6e Sens). Le goût pour la tronçonneuse de l’homme d’affaires avait provoqué la fureur de ses voisins et l’embarras des nouveaux élus écologistes de la ville de Lyon alors que Nicolas Gagneux avait obtenu les autorisations d’abattre ses frênes et autres marronniers. À la suite de nos révélations, d’autres médias, comme France 3, s’étaient intéressés au trou béant laissé par le patron de 6e Sens en contrebas de L’Antiquaille.  

collineFourviere
Au centre, sous le site de L’Antiquaille, la maison du promoteur immobilier Nicolas Gagneux. Photo : N.Barriquand/Mediacités.

Impact - En mars 2022, à l’occasion d’un article consacré à une nouvelle coupe derrière la maison de Nicolas Gagneux, nous avons appris que notre première publication et son retentissement avaient modifié la surveillance, par la ville de Lyon, des « Espaces boisés classés » (EBC). « Depuis cette histoire, nous avons mis en place un dispositif d’alerte au sein du service d’urbanisme appliqué : dès qu’une demande d’abattage d’arbres est déposée dans un EBC, elle remonte automatiquement jusqu’aux élus, en l’occurrence l’adjoint à l’urbanisme et moi‐même », nous avait confié Nicolas Husson, alors adjoint au maire de Lyon chargé de la biodiversité.

Articles à (re)lire :

 

2 – Marché truqué au Puy‐en‐Velay : le fief de Laurent Wauquiez en émoi

Rappel des faits – Le 29 mars 2022, Mediacités révèle d’incroyables manœuvres au sein des services de la ville et de l’agglomération du Puy‐en‐Velay, le fief de Laurent Wauquiez. Le restaurateur Alexis Haon, candidat au marché public des futures halles gourmandes ponotes, a été délibérément écarté pour ne pas froisser le président de la région Auvergne‐Rhône‐Alpes. Lors des élections municipales de 2020, le premier a figuré sur la liste des opposants au second. Concomitamment à notre publication, le Parquet national financier (PNF) ordonne une vaste perquisition dans les locaux de la mairie et de la communauté d’agglomération, dans le cadre d’une enquête préliminaire pour favoritisme, corruption et trafic d’influence. Quelques jours plus tard, le 12 avril, nous publions des retranscriptions d’enregistrements versés au dossier judiciaire qui démontrent comment le marché public a été truqué, alors que le maire du Puy, Michel Chapuis, en était parfaitement informé.

2022-03-marche-puy-en-velay-chapuis-wauquiez
À gauche, le maire du Puy‐en‐Velay, Michel Chapuis ; à droite, Laurent Wauquiez ; au centre, la future halle du marché couvert. Photos : DR/BMV-Silt/N.Barriquand/Mediacités. Montage : P.Leibovici.

Impact - Dans la foulée de notre article du 12 avril, l’opposition municipale du Puy‐en‐Velay demande au maire et à un adjoint concerné par le dossier de se mettre « en retrait ». Le premier édile riposte en annonçant vouloir saisir le procureur de la République sur l’existence de ces enregistrements, mais sans répondre sur le fond. Depuis, Michel Chapuis reste toujours droit dans ses bottes, malgré les preuves accablantes révélées par Mediacités puis reprises par d’autres médias [Le Canard enchaîné, Zoom d’Ici, France 3…] et l’enquête du PNF se poursuit. En novembre, les enquêteurs ont de nouveau effectué une descente à la mairie du Puy‐en‐Velay comme nous l’avons raconté à nos lecteurs.     

Articles à (re)lire :  

 

3 – Malaise au sein de Forum réfugiés : la « chasse aux sorcières » du directeur

Rappel des faits - En février 2022, nous publions une longue enquête fouillée sur le malaise social « qui ronge Forum réfugiés ». Sur la base de témoignages et de documents internes, notre pigiste Feriel Alouti décrit dans son article l’ambiance délétère qui s’est installée parmi une partie des 500 salariés de la célèbre association lyonnaise qui accompagne les demandeurs d’asile, entre pression, surcharge de travail et procédures aux prud’hommes. Révélé dans cet article, un audit du cabinet Secafi faisait état, en 2020, d’un turnover exceptionnel et d’un très fort taux d’absentéisme.

2022-07-Forum refugies-Garibaldi
« La maison du réfugié », structure de premier accueil des demandeurs d’asile (Spada) de Lyon, rue Garibaldi, géré par Forum réfugiés. Photo : N.Barriquand/Mediacités.

Impact - Suite à notre publication, le directeur de Forum réfugiés, Jean‐François Ploquin, a adressé un mail à l’ensemble des salariés pour dénoncer, selon lui, « le travail partial et très négatif » de Mediacités. Il a également demandé à rencontrer le rédacteur en chef de notre édition lyonnaise (et accessoirement auteur de ces lignes), en compagnie du président de son association. Lors de ce rendez‐vous, nous avons mentionné l’envoi et le contenu de ce mail que nous nous étions procuré auparavant. En réaction, Jean‐François Ploquin s’est empressé de convoquer les salariés qui avaient transféré ce courriel sur leur boîte mail personnelle ou à des personnes extérieures. Une initiative vécue par certains comme la volonté de traquer les sources de notre journal. « Une chasse aux sorcières », selon les mots d’un salarié.

Les tourments de l’association Forum réfugiés

Indépendamment de l’histoire de l’email, en juillet 2022, nous publions un complément d’enquête sur la situation interne de Forum réfugiés. Notre nouvel article dévoile alors qu’une enquête pour « harcèlement moral », diligentée après deux alertes, dont une formulée par une ancienne assistante de Jean‐François Ploquin, met en cause des « comportements hostiles qui impliquent le directeur général et d’autres personnes du siège ».

Articles à (re)lire :

 

4 – Affaire du « Picasso des églises » : quand le diocèse de Lyon nous coupe l’herbe sous le pied…

Rappel des faits - Début janvier 2022, notre pigiste Charles Deluermoz enquête depuis plusieurs semaines sur le passé de Louis Ribes, un prêtre de la grande région lyonnaise décédé en 1994, accusé d’agressions sexuelles et de viols sur mineurs par des dizaines de personnes qui ont croisé sa route. Charles est alors informé par ses sources d’une action du diocèse de Lyon. En toute discrétion, des membres de l’institution doivent se rendre, le 12 janvier, dans la petite église de Pomeys, village à la lisière des départements du Rhône et de la Loire, pour décrocher le chemin de croix peint par l’abbé Ribes, surnommé « le Picasso des églises ». Charles Deluermoz s’y rend également et arrive en plein décrochage, au grand étonnement de la responsable du diocèse qui coordonne alors les opérations.

IMG_2188
Le chemin de croix de l’église de Pomeys, dans les Monts du Lyonnais, décroché le 12 janvier dernier. Photo : Charles Deluermoz.

Impact (avant publication ?) - Le lendemain du décrochage de Pomeys, les diocèses de Lyon, Saint‐Étienne et Grenoble‐Vienne diffusent un communiqué dans lequel ils révèlent publiquement les accusations qui concernent l’artiste-prêtre. C’est le début de « l’affaire Ribes ». Le 25 janvier, le temps de boucler notre article, nous publions notre enquête intitulée « Agressions sexuelles du « Picasso des églises » : le long silence des diocèses de Lyon et Grenoble ». Elle est accompagnée du témoignage d’un ancien séminariste qui – dès 1976 – avait sonné l’alerte, en interne, sur le comportement de Louis Ribes. Début mars, nous prolongerons le travail de Charles Deluermoz avec une rencontre publique, à l’Aquarium Ciné‐Café de la Croix‐Rousse, autour des scandales de violences sexuelles au sein de l’Église, avec notamment la participation d’une des victimes du père Ribes.

Articles à (re)lire :

 

5 – Vente immobilière suspecte à Genas : le maire poursuit Mediacités

Rappel des faits - En septembre 2021, Mediacités révèle que Daniel Valero, maire de Genas, dans l’Est lyonnais, est visé par une enquête judiciaire suite à une vente immobilière suspecte dans laquelle est impliqué son fils. En août 2018, la ville vend à Prestibat, un promoteur bien implanté à Genas, une maison de la commune qui sera revendue, quelques mois plus tard, en février 2019, à Romain Valéro, le fiston donc, sans réels travaux et avec une faible plus‐value. La justice cherche à déterminer si l’entreprise a servi d’intermédiaire entre le père et le fils.

Valero
Le maire de Genas Daniel Valero. Image : capture d’écran France 3 Auvergne‐Rhône‐Alpes.

Impact - En janvier 2022, nous avons appris que Daniel Valero avait porté plainte contre Mediacités, pour « diffamation ». L’audience de ce procès doit se tenir le 21 mars 2023. Cet « impact » dont on se serait bien passé s’ajoute à la douzaine d’autres procédures intentées contre notre journal [lire dans La Fabrique : « Mediacités, avancez à la barre s’il vous plaît ! »]. Entretemps, Daniel Valero et son fils ont été entendus par les gendarmes à propos de la transaction immobilière, comme nous l’avons raconté sur Mediacités.

Articles à (re)lire :

 

6 – Conflit d’intérêts de l’ex-président du Grand Chambéry : une affaire qui fait pschitt !

Rappel des faits - En juin 2020, Mediacités révèle le gros conflit d’intérêts de celui qui préside alors la communauté d’agglomération de Chambéry, Xavier Dullin, autour de l’organisation du salon Grand ski. L’ex-élu y jouait un double rôle très contestable : pendant des années il fut à la fois le président du Grand Chambéry, partenaire de l’organisateur de l’événement (Atout France), et le dirigeant d’une société prestataire de cet organisateur (Théra Conseil, filiale de l’Institut Mérieux). Pour les éditions 2019, 2020 et 2021 de Grand Ski, l’entreprise de Xavier Dullin avait décroché un appel d’offres d’1,9 million d’euros. 

Dullin – Copie
Xavier Dullin, président du Grand Chambéry jusqu’en 2020. Image : capture d’écran Youtube Savoie News.

Impact – Après une plainte pour détournements de fonds publics et prise illégale d’intérêts, déposée suite à nos révélations, puis l’ouverture d’une enquête préliminaire, Xavier Dullin a bénéficié d’un classement sans suite de son dossier par le procureur de la République de Chambéry, comme l’a annoncé Mediacités en juillet 2022.

Articles à (re)lire :

 

7 – Eau minérale de Châteldon : le groupe Alma reconnaît la supercherie

Rappel des faits - Début novembre 2022, Mediacités révèle que le groupe Alma, un des géants de la production d’eaux minérales en bouteille propriétaire notamment de la Cristaline, est dans le collimateur de la répression des fraudes. En cause : l’utilisation d’une substance non réglementaire dans son usine de production de St‐Yorre et de Vichy Célestins, et l’adjonction dissimulée de gaz carbonique industriel dans ses bouteilles de Châteldon.

chateldon_30082021_952_L
Bouteilles de Châteldon. Photo : Alberto Campi/We Report.

Impact - Après notre publication et la reprise de nos informations par des confrères (La Montagne, France 3), Alma reconnaît, dans un communiqué, « d’adjoindre du gaz carbonique » dans la Châteldon, son eau la plus prestigieuse, vendue jusqu’à 12 euros la bouteille, sous une étiquette qui proclamait jusqu’à peu : « naturellement gazeuse. »

Article à (re)lire :

 

8 – Béton lyonnais : en attendant le procès…

Rappel des faits – Dès octobre 2019, Mediacités se penche sur le cas de l’industriel Béton lyonnais, centrale à béton implantée à Décines‐Charpieu à proximité d’un captage d’eau potable du Grand Lyon. Nous révélons alors que l’entreprise est dans le collimateur des services de la préfecture pour des atteintes à l’environnement et qu’elle a fait l’objet d’avertissements.

202210-Beton lyonnais-environnement-eau
La centrale à béton Béton lyonnais, à Décines‐Charpieu. Photo : M.Périsse/Mediacités.

Impact - Après nos premiers articles, plusieurs associations environnementales puis la Métropole de Lyon se sont emparées du dossier Béton lyonnais. Au printemps 2020, le parquet de Lyon décide d’ouvrir une enquête, comme nous l’avions révélé cette année‐là. Poursuivi pour le non‐respect de la réglementation d’une « Installation classée protection de l’environnement », Béton lyonnais devait être jugé le 13 octobre dernier lors d’un procès pour lequel le Grand Lyon s’est porté partie civile. Las ! L’engorgement de la justice en a décidé autrement : l’audience a été reportée à septembre 2023.

Articles à (re)lire :

 

9 – Crèches privées : quand vos nombreux témoignages nous permettent d’enquêter

Rappel des faits - À la rentrée de septembre 2022, Mediacités décide d’enquêter sur le secteur de la petite enfance. Quelques mois auparavant, nous avions publié une première enquête sur le manque de personnels dans les crèches de Lyon et Villeurbanne, puis le décès d’une enfant de 11 mois, en juin, dans un établissement du groupe People&Baby a jeté une lumière tragique sur les conditions de travail des auxiliaires de puériculture. Nous décidons alors de diffuser un appel à témoignages auprès de nos lecteurs sur le sujet des crèches privées.

2022-08-appel-temoins-enquete-creches-privees
Photo : La‐Rel Easter / Unsplash. Montage : Pierre Leibovici / Mediacités

Impact - Plus de 130 personnes – parents, professionnels ou dirigeants d’établissements du secteur de la petite enfance – ont répondu à notre appel. Nous n’en attendions pas tant ! Nombre d’entre elles ont été recontactées par notre journaliste Mathieu Périsse pour préciser certains récits et recouper certaines informations. Cette parole rare a donné lieu à la publication de plusieurs articles dont celui sur « les repentis des « usines à bébés » » qui nous a permis de décrire, de l’intérieur, les mécanismes à l’œuvre au sein d’établissements soumis à un impératif de rentabilité.

Articles à (re)lire :

 

10 – Affaire Mignola : dossier entre les mains du procureur

Rappel des faits - En septembre 2020, Mediacités révélait la situation problématique de l’ancien député Patrick Mignola, aujourd’hui vice‐président du MoDem : cet ex‐élu de l’agglomération de Chambéry (par ailleurs ex‐conseiller régional) a été à la tête d’une entreprise de carrelage qui avait décroché un marché public de près d’un million d’euros lors de la construction de la nouvelle piscine du Grand Chambéry.

transparence ene matirere de Lobbying a l’ Assemblee Nationale
Ex‐député de Savoie, Patrick Mignola a présidé le groupe MoDem à l’Assemblée nationale. Photo : MaxPPP.

Impact - Après l’association de lutte contre la corruption Anticor, qui soupçonne une prise illégale d’intérêts de la part de l’ancien parlementaire, c’est au tour de la conseillère régionale Fabienne Grébert (EELV) d’adresser, en février 2022, un signalement au procureur de la République de Chambéry. L’élue pointe que la piscine en question avait bénéficié d’une subvention de la région Auvergne‐Rhône‐Alpes. Contacté ce mois de décembre, le procureur nous a indiqué ne pas avoir encore décidé s’il ouvrait ou non une enquête sur le cas Mignola.

Articles à (re)lire :

 

11 – Frais de nos élus : un retardataire nommé Laurent Wauquiez

Rappel des faits – Le 9 novembre dernier, Mediacités publie une enquête sur les notes de frais des principaux élus de la région lyonnaise. Sur huit collectivités sollicitées, sept nous ont transmis des reçus et autres justificatifs sur les dépenses de nos représentants, comme la loi les y oblige. Une seule n’a pas donné suite à nos demandes et relances répétées : la région Auvergne‐Rhône‐Alpes présidée par Laurent Wauquiez.

Lyon, Villeurbanne, Saint‐Priest… Ce que révèlent les notes de frais de vos élus

Après avoir médiatisé ce refus implicite, nous avons saisi la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada), une autorité indépendante qui nous a donné gain de cause dans notre demande. Dans une opération inédite, nous vous avons aussi demandé, à votre tour, de réclamer les notes de frais de Laurent Wauquiez, de ses vice‐présidents et des membres de son cabinet, comme est en droit de le faire tout citoyen soucieux du bon usage de l’argent public. Vous êtes plus de 130 lecteurs à avoir ainsi interpellé le président de la Région et ses services. 

2022-09-Laurent Wauquiez-Region Auvergne-Rhone-Alpes
Le président de la région Auvergne‐Rhône‐Alpes Laurent Wauquiez. Photo : N.Barriquand/Mediacités.

Impact - Notre opiniâtreté n’est pas vaine. Ce 16 décembre, le directeur général des services de la Région a pris la plume pour nous informer que les notes de frais réclamées depuis quinze mois nous seront communiquées « au cours du premier trimestre 2023 ». Rendez‐vous est pris !

Articles à (re)lire :


 

L’IMPACT DE NOS ENQUETES 2022 A LILLE

1 – Opération transparence sur les notes de frais des élus 

2022-05-notes-frais-elus-lille-calais-valenciennes
Illustration : Pierre Leibovici

Rappel des faits – En janvier 2022, Mediacités Lille s’est mis en chasse pour récupérer les notes de frais de dizaines d’élus des Hauts‐de‐France – des documents que tout citoyen a le droit de consulter. Devant les réticences de certaines collectivités, nous avons dû saisir la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada), qui a confirmé que nous étions dans notre bon droit. Quatre mois plus tard, nous publions les premiers résultats de notre collecte et tirons les enseignements de notre initiative.

Impact Notre action a contraint les collectivités sollicitées à se conformer à la loi. Certaines ont adopté de nouvelles procédures afin de disposer plus facilement de ces documents jusqu’alors épars et peu contrôlés. De nombreux lecteurs nous ont félicités pour ce souci de transparence. Certains nous ont même demandé des conseils afin de mener leur propre opération transparence dans leur commune. 

Nos articles à (re)lire :

 

2 – Calais : un dragon qui crache du feu… et brûle du cash 

Dragon Calais
Photo : Clémence de Blasi

Rappel des faits – À deux reprises, en novembre 2019 et janvier 2022, Mediacités enquête sur les fragilités du dragon de Calais, cette créature mécanique exceptionnelle dont s’est dotée la ville pour redorer son image et attirer les touristes. Au‐delà de la fantastique opération de communication municipale, relayée par tous les médias, nous avons décrit la réalité d’un dragon fort coûteux à exploiter et qui attire beaucoup moins de visiteurs payants que prévu.

Impact Nous avons participé à la prise de conscience du coût faramineux de l’acquisition du dragon et provoqué un débat sur la bonne utilisation des fonds publics et leur contrôle. Quelques mois plus tard, les magistrats de la chambre régionale des comptes publiaient un rapport cinglant qui corroborait en tout point notre constat.

Nos articles à (re)lire :

 

3 – L’incroyable destin de la famille Alizada 

2022-04-aubry-suraya-alizada
La famille Alizada réunie autour de Martine Aubry, maire de Lille, et Stephan Kutniak, directeur général adjoint des services. Photo : Clémence de Blasi / Mediacités

Rappel des faits – En septembre 2021, Mediacités raconte l’histoire poignante de Suraya Alizada, journaliste afghane réfugiée à Roubaix pour échapper aux talibans, et relaie son appel pour sauver sa famille restée à Kaboul. Le portrait de cette jeune femme émeut et suscite un élan de solidarité jusqu’aux plus hautes autorités de la ville de Lille.

Impact Six mois plus tard, en mars 2022, la jeune femme réussit son pari : sa mère, deux de ses sœurs et deux de ses nièces ont été exfiltrées d’Afghanistan grâce aux efforts conjugués de la municipalité de Lille, du ministère des Affaires étrangères et de Mediacités. Suraya Alizada est désormais élève en Master 1 de l’École supérieure de journalisme (ESJ) de Lille et toute sa famille vit à Roubaix.

Nos articles à (re)lire :

 

4 – Au département du Nord, on met de l’ordre dans les Actions d’intérêt local (AIL)

Séance du conseil départemental du Nord. Photo : DR

Rappel des faits –  En mai 2022, Mediacités se penche sur le dispositif des « Actions d’intérêt local » (AIL), une enveloppe de subventions aux associations laissée à la libre appréciation des élus du conseil départemental du Nord. Soit près de 2 millions d’euros versés pour l’année 2021. Problème : ces aides, qui fleurent bon le clientélisme, soutiennent parfois des actions loufoques. De plus, la bonne utilisation des fonds n’est jamais contrôlée.

Impact – À la suite de notre enquête, les choses commencent à bouger au conseil départemental. L’opposition s’empare du sujet pour réclamer soit la disparition pure et simple des AIL soit la définition de règles d’attribution plus strictes (définition d’un montant maximum, de critères précis, etc.). Le président Christian Poiret approuve et propose la mise en place d’un groupe de travail inter‐groupes pour faire évoluer les AIL.

Nos articles à (re)lire :

 

5 – Les « bébés Coca » émeuvent

2022-juin-bébés-Coca-dents
Illustration : Virginie Menvielle.

Rappel des faits –  Dans cette enquête publiée en juin 2022, nous racontons que, dans la région Hauts‐de‐France, un certain nombre d’enfants en bas âge ne se nourrissent que de boissons sucrées. Ce qui détruit durablement leur dentition naissante, au grand désarroi des professionnels qui peinent à juguler le phénomène. Un enjeu de santé publique méconnu et peu pris en compte par les pouvoirs publics.

Impact – Notre enquête provoque des réactions massives des lecteurs et de multiples reprises médiatiques. Le sujet est abordé lors d’une séance plénière de la région Hauts‐de‐France. Notre enquête participe à une prise de conscience accrue de ce fléau et suscite un début de réponse des autorités sanitaires. Prévention, mobilisation du conseil régional sur de nouveaux équipements dentaires mobiles… Une chose est sûre : le syndrome du biberon n’est plus un concept flou, mais un problème de santé publique clairement identifié.

Nos articles à (re)lire :

 

6 – Le bizutage à la fac de médecine de Lille en débat

2022-09-bizutage-faq-medecine-lille-soiree
Soirée d’intégration à la fac de médecine de Lille. Photo DR.

Rappel des faits –  Dans cette enquête importante mise en ligne en septembre, Alexia Eychenne revient sur la série noire qui a endeuillé deux fois la fac de médecine de Lille ces dernières années. Deux morts suite à des soirées dites d’intégration trop arrosées. Le bizutage, même s’il ne dit plus son nom, est encore ancré dans les habitudes des étudiants. L’université semble dépassée et le tabou lié à ces rites de passage, plus fort que jamais. Une enquête judiciaire est en cours pour le décès le plus récent, celui de Simon Guermonprez.

Impact – Toute l’équipe de Mediacités Lille se mobilise vivement autour de ce sujet. Nous publions deux enquêtes, alertons nos confrères – ce qui nous a notamment valu une invitation sur la chaîne de TV régionale Wéo -, montons un événement public pour en parler, poussons le président de l’Université de Lille à évoquer le problème du bizutage… Bref tout ce qui était en notre pouvoir pour contribuer à briser ce qui demeure un tabou et éviter, peut‐être, un nouveau drame.

Nos articles à (re)lire :

 

7 – Exide, une bombe polluante à retardement 

2022-10-usine-Exide-Technologies-min
Photo : Brianne Cousin / Mediacités.

Rappel des faits –  Installée à la frontière entre Lille et Faches‐Thumesnil, cette usine de fabrication de batteries au plomb pollue depuis plus d’un siècle les sols de tout un quartier dans une indifférence quasi totale. Notre enquête a révélé les failles dans les mesures de protection et l’ambiguïté des chiffres qui définissent les seuils officiels de vigilance et varient au fil du temps.

Impact – Notre enquête a incité les riverains à ne pas s’accommoder d’une pollution ancienne et à réclamer des analyses plus poussées de la part des autorités. Elle a été largement reprise par nos confrères (Wéo, Mediapart, France bleu, etc.).

Notre article à (re)lire :

À Lille, Exide Technologies intoxique les habitants en toute discrétion

 

8 – Le combat impossible de l’encadrement des loyers 

Encadrement des loyers – Lille
Photo : Matthieu Slisse / Mediacités

Rappel des faits –  Lille, ville pionnière en matière d’encadrement des loyers ? Mediacités suit attentivement ce sujet depuis plusieurs années. Tout en reconnaissant les efforts de la municipalité pour limiter l’inflation des loyers, nous pointons les limites d’un dispositif très facilement contournable.

Impact – Ce travail a conduit un média anglais, The Bristol Cable, à nous solliciter dans le cadre d’une grande enquête européenne sur le logement. Notre dernière enquête, publiée en novembre 2022 et traduite en anglais, participe à définir les mesures idéales pour réguler le marché du logement en Europe.

Nos articles à (re)lire :


 

L’IMPACT DE NOS ENQUETES 2022 A TOULOUSE

1 – Les étranges pratiques du directeur de cabinet de Jean‐Luc Moudenc 

1280px-Toulouse_capitole
La place du Capitole, à Toulouse. / Photo : creative Commons – Abxbay

Rappel des faits –  Accusations de harcèlement, épuisements des équipes, démissions en cascade… Après six mois d’enquête, Mediacités publie le 22 octobre 201 une longue enquête qui fait grand bruit. Elle met au jour l’ambiance délétère qui règne au sein du cabinet du maire de Toulouse. Au centre des accusations : le comportement du directeur de cabinet, Arnaud Mounier. À l’époque, Jean‐Luc Moudenc réitère « toute [s]a confiance, sans réserve aucune, et l’entreprise de dénigrement formée par ces basses accusations est pour moi l’occasion de la réaffirmer plus fortement encore. »

Impact – Moins d’un an plus tard, le maire de Toulouse lâche son fidèle directeur de cabinet et le propulse au poste de directeur général délégué de la tête de la Cité de l’espace. Un parachutage en or (110 000 euros de salaire annuel) qui suscite la polémique, Arnaud Mounier n’ayant aucune expérience particulière à faire valoir en matière de gestion d’équipements publics.

Nos articles à (re)lire :

A Toulouse, l’hémorragie de collaborateurs se poursuit au cabinet de Jean‐Luc Moudenc

 

2 – Le directeur de l’hôpital Ducuing démis de ses fonctions

Hopital joseph Ducuing toulouse
L’hôpital Joseph‐Ducuing à Toulouse. Photo : Gael Cérez.

Rappel des faits – En décembre 2021, en pleine 5e vague de Covid, le service de médecine interne et polyvalente de l’hôpital Joseph‐Ducuing de Toulouse ferme ses portes. L’événement est la goutte d’eau qui fait déborder le vase d’un ras‐le‐bol des équipes médicales. Depuis quelque temps, les départs se multiplient en raison d’une vive opposition envers la direction de l’établissement et son mode de management jugé « agressif ».

Impact – La mobilisation d’une bonne partie des personnels, actuels et anciens, et la médiatisation de la situation de crise à l’hôpital – notamment par Mediacités – aura finalement eu raison du directeur de l’Hôpital Joseph Ducuing Eric Fallet, qui a été démis de ses fonctions le 25 février 2022 par son conseil d’administration, quatre ans après son arrivée.

Nos articles à (re)lire :

 

3 – La pénurie de généralistes à Toulouse déconcerte

2022-09-deserts-medicaux-toulouse-medecins-generalistes-v4
Illustration : Pierre Leibovici.

Rappel des faits –  Le 19 septembre 2022, Mediacités publie la première enquête d’une série consacrée à la pénurie de médecins généralistes et aux moyens d’y remédier. Notre décompte exclusif montre que, sur la seule ville de Toulouse, il manque 169 médecins pour hisser la commune dans la moyenne française de la présence médicale. Pire : 58 % des Toulousains vivent même, selon nos calculs, dans un désert médical à l’échelle de leur quartier (c’est-à-dire des zones où la densité médicale est inférieure de 30 % ou plus à la moyenne nationale).

Impact – Nos données vont à rebours d’une pensée dominante selon laquelle la pénurie de médecins n’impacte que les zones rurales. Elles contribuent à une prise de conscience de ce problème qui, au vu de la démographie médicale et des départs à la retraite, a toutes les chances d’empirer dans les années à venir. Mediacités prolonge sa série d’enquêtes par l’organisation d’une conférence publique, recueille des témoignages de patients et s’emploie à faire émerger les solutions qui pourraient résorber en partie cette pénurie préoccupante.

Nos articles à (re)lire :

 

4 – Comment l’agglo du Muretain a fait gagner un million à un promoteur

Muretain AFC 2
 Crédit photo Frédéric Dessort

Rappel des faits –  Mediacités révèle, le 12 septembre, les conditions de vente d’un terrain à un promoteur par l’agglomération du Muretain à un prix nettement inférieur à l’estimation des Domaines, ce qui est strictement interdit par la loi.

Impact – L’opposition municipale s’empare du dossier et réclame des explications au maire de Muret en conseil municipal le 6 octobre dernier. Parallèlement, elle annonce saisir la chambre régionale des comptes et avoir écrit au préfet d’Occitanie et à la ministre en charge des collectivités locales. De son côté, l’association de lutte contre la corruption Anticor prépare un signalement pour « des atteintes présumées à la probité » auprès du procureur de Toulouse.

Nos articles à (re)lire :

Vente au rabais à Muret à un promoteur : un opposant LREM interpelle les autorités

 

5 – Quand Pôle emploi Occitanie veut rendre les chômeurs plus zen

pole emploi hippodrome 2
Crédit photo Gael Cérez

Rappel des faits – Alors que le gouvernement planche sur une nouvelle réforme de l’assurance chômage plus contraignante, six agences d’Occitanie recrutent discrètement – via un cabinet prestataire – des spécialistes de la gestion de conflits. Ces chargés / chargées de mission en relation interpersonnelle sont recrutés en CDD à hauteur de 1 330 euros bruts par mois pour 25 heures par semaine. Leur mission ? Apprendre aux demandeurs d’emploi à mieux gérer leur « charge émotionnelle ».

Impact –  L’initiative est révélée par Mediacités le 31 octobre 2022. Elle suscite un tollé parmi les organisations syndicales de Pôle emploi qui considèrent que cet argent pourrait être bien mieux placé en embauchant, par exemple, des agents d’indemnisation dont le nombre a beaucoup baissé… ce qui contribue à agacer les demandeurs d’emploi. Bizarrement, les annonces ont été retirées au lendemain de notre prise de contact avec le service de Pôle emploi en charge des relations presse.

Notre article à (re)lire :

Quand Pôle emploi Occitanie veut rendre les chômeurs plus zen

6 – Handicap : le Cric de Toulouse à la dérive

Cric 2
Illustration GC

Rappel des faits –  Le Centre de rééducation pour les invalides civils (Cric) est une organisation incontournable à Toulouse dans le secteur de l’insertion professionnelle et sociale des personnes handicapées. Le 17 octobre, Mediacités décrit une structure « à la dérive ». Valse des managers et des formateurs, difficultés de communication, arrêts maladie à répétition… Le Cric serait devenu un « lieu maltraitant » selon les nombreux salariés que nous avons interrogés. Pour les agents comme pour les résidents.

Impact – Trois jours après la publication de notre enquête, le président du Cric Jean‐Claude Clermont annonce son retrait – non sans avoir qualifié Mediacités de « presse à scandale ». Le 14 décembre, l’Agence régionale de santé, qui assure la tutelle du Cric et lui verse 10 millions de subventions par an, sort enfin de sa réserve et reçoit une délégation de salariés. Pour calmer la situation, le directeur de l’ARS impose la création d’une cellule de médiation entre la direction du Cric et les syndicats à partir de janvier 2023.

Nos articles à (re)lire :

Répondre à VION Annuler la réponse

Publié le

Modifié le

Temps de lecture : 28 minutes

Favorite

Par Jacques Trentesaux